Une fois n'est pas coutume, ce banc d'essai ne concerne pas un appareil de test ni une carte de développement : nous avons essayé un lecteur multimédia Kodi construit autour de la carte Raspberry Pi 3 qui rencontre un franc succès sur l'e-choppe d'Elektor depuis déjà pas mal de temps. En avez-vous suffisamment pour votre argent avec ce kit, et le lecteur Kodi est-il aussi pratique et aussi bon qu'on le prétend ?
Le kit renferme un Raspberry Pi 3, un solide boîtier, un adaptateur secteur 2 A, un câble HDMI relativement court (1 m) et une carte microSD rapide (classe 10) sur laquelle un système Linux version OpenElec ainsi que divers modules complémentaires et autres bonus sont préinstallés.
 

OpenElec

OpenElec, qu'est-ce que c'est ? Pour répondre à cette question, il faut remonter à Kodi, dont le nom d'origine était en fait XBMC (Xbox Media Center). Kodi est un lecteur de média universel à code ouvert. Il est disponible pour différents systèmes d'exploitation dont Windows, Linux, iOS et Android.
Kodi peut lire pratiquement tous les formats audio et vidéo courants sans aucune difficulté et ses options de configuration sont presque illimitées pour les utilisateurs. Presque tout est personnalisable. L'une des caractéristiques les plus importantes de Kodi/XBMC est sa capacité à étendre ses fonctions et à accéder à des médias externes via l'Internet (incidemment : légaux et illégaux). OpenElec a été développé pour permettre l'utilisation de Kodi sur des plateformes aux capacités de traitement relativement modestes. Il s'agit ici d'une version de Kodi s'exécutant sous un OS Linux expurgé de toutes les fonctionnalités non indispensables afin de lui permettre de s'exécuter le plus rapidement possible. C'était absolument nécessaire pour les premières versions de la carte Raspberry Pi dont les capacités de traitement étaient limitées. Ça l'est moins pour la version Raspberry Pi 3 actuelle. Cependant, avec OpenElec toutes les lourdeurs inutiles disparaissent et elle est extrêmement rapide sur une carte RPi 3.

Prise en main

La connexion et le démarrage sont extrêmement simples. Il suffit d'insérer la carte SD (il vaut mieux la laisser en place car elle est difficile à manipuler une fois la RPi placée dans son boîtier), de connecter le câble HDMI entre la carte RPi et le téléviseur ou le récepteur de son surround, de connecter l'adaptateur secteur et OpenElec démarre immédiatement – à une vitesse impressionnante sur une RPi 3. Le logiciel de la carte incluse est totalement préconfiguré et il ne reste qu'à saisir quelques informations de détail sur votre réseau sans fil (OpenElec dispose d'un écran de configuration spécifique pour cela). Le lecteur multimédia est alors prêt à fonctionner. Vous pouvez utiliser une appli sur votre téléphone pour contrôler le lecteur, mais je trouve plus pratique d'utiliser la télécommande du téléviseur. Si votre téléviseur prend en charge les commandes CEC (Consumer Electronics Control), il transmet toutes les commandes infrarouge (IR) reçues à la carte RPi si OpenElec s'exécute sur la carte. Cette fonction est normalement activée, mais si vous le souhaitez, vous pouvez régler les paramètres différemment.

Le pilotage du lecteur est très souple et la souris se déplace très rapidement sur l'écran. Avec la carte RPi des débuts et à un moindre degré avec la RPi 2, les mouvements de la souris sont désespérément lents.
Je me sers tellement de la fonction programmable de Kodi/OpenElec qui permet de sauter des passages que ça tourne à l'addiction. D'une simple pression sur la touche flèche droite ou gauche de la télécommande, vous pouvez sauter en avant ou en arrière d'une durée configurable et avec un appui répété sur ces touches vous pouvez faire un saut d'une autre durée également configurable. C'est extrêmement pratique pour sauter les dialogues ineptes d'un film ou les publicités.
La qualité de la vidéo est excellente et en dehors du format exotique WMV peu répandu, je n'ai trouvé aucun format qu'OpenElec ne sache lire. À ma connaissance, le noyau vidéo est le même que dans les versions précédentes de la RPi, et la puissance de traitement est plus que suffisante pour la FHD (1920 x 1080). J'utilise habituellement un disque dur externe (2 Go, de 2,5 pouces) connecté au lecteur. Il contient tous mes films et morceaux de musique favoris. Le lecteur Kodi/ OpenElec peut également fonctionner avec votre stockage en réseau (NAS). En outre, les modules supplémentaires préinstallés vous permettent d'accéder à un vaste choix de films, vidéos et autres œuvres musicales disponibles sur Internet (dont celles accessibles sur YouTube), toutes sortes de services de rediffusion et un grand nombre de sites intéressants.

Conclusion

Ce lecteur multimédia OpenElec est un investissement d'un bon rapport qualité/prix. De fait, je n'ai que deux critiques (relativement mineures) à formuler. La première est que les réglages ne sont pas toujours très clairs, en particulier au début et que les explications de certaines fonctions sont plutôt nébuleuses – il y en a tellement que vous pouvez vous égarer facilement. Cependant, avec la version d'OpenElec fournie avec le kit et préinstallée, il n'est pas vraiment nécessaire de modifier les réglages. La seconde est que je regrette l'absence d'un bouton marche/arrêt. Dans sa version actuelle, il faut en effet éteindre le lecteur depuis le menu puis débrancher l'adaptateur secteur. Bien entendu, vous pouvez le laisser branché car il consomme une puissance très faible, mais chez moi, je préfère que les appareils soient effectivement éteints.