Quand les lésions traumatiques de la moelle épinière interrompent la transmission des signaux neuronaux entre le cerveau et les membres, elles entraînent une paralysie. Et si une puce implantée dans le cerveau transmettait directement à des récepteurs implantés dans les membres les signaux que le cerveau continue d'émettre pour commander les mouvements ?
Les recherches de pointe sur de telles interfaces cerveau-machine viennent d'enregistrer des progrès sensibles grâce à l'amélioration du matériau utilisé : de minuscules électrodes détectent les signaux émis par le cerveau au moment où le patient souhaite effectuer tel ou tel mouvement, un dispositif de traitement les identifie puis les transmet soit aux nerfs et aux muscles du patient, soit à une prothèse. Le Center for Sensorimotor Neural Engineering a obtenu une amélioration technique jugée prometteuse. Pour remplacer le platine utilisé maintenant comme matériau pour les électrodes à couche mince implantées dans le cerveau et sujet à la corrosion, les chercheurs ont eu recours au carbone vitreux. Beaucoup plus lisse, ce matériau conducteur se désagrège moins vite sous l’action du flux électrique. Mieux approprié à la lecture de signaux directement à partir de neurotransmetteurs, il a permis de doubler le rapport signal/bruit obtenu.

Les électrodes vitrifiées sont incorporées dans des puces qui lisent et transmettent des signaux du cerveau et des nerfs. D’autre part, des interfaces de ce type sont mises en œuvre simultanément à la fois sur la surface corticale du cerveau et à l'intérieur du cerveau. La combinaison résultante de signaux complexes du cortex et de signaux neuronaux plus simples contribue à l'amélioration de la compréhension de la signalisation cérébrale.

D’autres travaux portent sur la possibilité d’obtenir, avec ces électrodes de carbone vitreux, une régénération de la moelle épinière par stimulation électrique dans la région endommagée.