Trois ans à peine après son introduction en fanfare lors de l’édition 2014 de la Maker Faire de Rome, le module Edison d’Intel a été retiré. Le lancement de la carte Edison a accompagné celui de la carte de développement Galileo 2, elle-même remplaçante de la Galileo 1 rapidement dépassée. Mais cette version n’a pas eu plus de succès. Et le module Joule n'a même pas atteint son premier anniversaire au moment de son retrait. Pour se consoler, les passionnés de l'un ou l'autre de ces produits ont la possibilité de passer leurs ultimes commandes avant le 16 septembre 2017.

Les critiques du module Edison portent surtout sur son manque de puissance par rapport au Raspberry Pi. C'est sans doute oublier que, lorsque l’Edison a été commercialisé, seul le modèle B du Raspberry Pi existait, dans sa version 1+, et qu'il a bien évolué depuis. Il n'en reste pas moins qu'au moment de sa conception, l'Edison apparaissait comme une bien bonne idée.

D'autres avancent aussi l'absence de documentation pour expliquer cet échec. Certes, une telle lacune peut gravement peser sur le succès d'un produit, mais elle n'explique pas tout lorsque l'intérêt du produit se suffit à lui-même (par exemple l’ESP8266 d’Espressif).

Certains ont même cité les connecteurs d'extension miniaturisés à l'extrême que personne ne peut utiliser...

De leur côté, les lunettes connectées Recon JET (rachetées par Intel en juin 2015 pour 175 millions de dollars) ont été retirées simultanément à d‘autres produits Intel destinés à l'univers des makers. Seul le SoC Curie qui équipe les modules Arduino/Genuino 101 poursuit son parcours. À ceci près que là encore il s'agit d'un circuit, et non d'un module, qui s’adresse... au fait, à qui s’adresse-t-il exactement ?

Nous y sommes. Conçus pour des ingénieurs chevronnés mais commercialisés auprès de makers surtout enthousiastes, ces produits étaient probablement condamnés à l’échec. Et le nombre de vues de cet article confirmera probablement aussi qu’ils n’intéressaient à peu près personne.