Il semble que tout le monde n'écoute plus de musique que dûment comprimée.
Spotify et Cie sont bien gentils, mais ne trouvez-vous pas que ça manque d'authenticité ? Pourquoi les personnes intéressées par une reproduction sonore de qualité et prêtes à y mettre le prix se sont-elles faites aussi rares ?
Serions-nous en quelque sorte absourdis par le déluge audio-visuel au point de ne plus y accorder d'attention ? Il est vrai que le niveau de qualité moyen du matériel audio a sensiblement augmenté, de sorte qu'aujourd'hui, pour une installation correcte, on débourse moins qu'avant. Sagesse n'est pas folie... des considérations aussi matérialistes seraient-elles tout ce qui reste de la flamme de l'audiophile sincèrement épris de fidélité ? Qu'est devenue la quête de l'ultime finesse, celle qui donne du plaisir et, devant un bel ampli et des enceintes, vous fait faire un bond digne d'un Comanche* ?

Une partie de la réputation d'Elektor s'appuie sur des circuits audio dont certains sont légendaires et increvables : Equin, Crescendo, The Preamp... Si la mollesse de l'intérêt des lecteurs pour ces sujets n'est pas étrangère à la raréfaction des publications, nous continuons heureusement de recevoir des signaux encouragants, sous la forme de projets audio intéressants. L'électronique audio faite à la maison garde des partisans purs et durs : l'ampli de puissance compact publié il y a quelques années a été reproduit par de nombreux lecteurs et même le plus récent préampli phono SUPRA 2.0, pourtant assez cher du fait de l'utilisation de composants de qualité, a séduit de nombreux amateurs.
Un moment de doute est vite passé, je reste donc optimiste !

* NDT: la version française de cet édito est dédié à la mémoire d'Eric Mainardi, co-fondateur de Selectronic