On peut se demander si cette démarche avait été planifiée ou bien s'il s'agit d'une réction opportuniste  à la politique économique isolationniste du président Trump : Foxconn prévoit bien de fabriquer des OLED aux États-Unis avec jusqu'à 50 000 emplois à la clé pour un investissement de 7 milliards de dollars.

On n'en croit pas ses oreilles en apprenant que le spécialiste taïwannais de l'optimisation des coûts de production de masse se détourne de la Chine aux bas salaires (pour combien de temps encore ?) pour implanter une usine aux États-Unis aux coûts salariaux relativement élevés. En outre, Foxconn exploite déjà 40 000 robots en Chine. Comment expliquer, à l'aube de la 4e révolution industrielle, que ce soit précisément aux États-Unis, dans un contexte de salaires élevés, qu'une embauche massive de salariés soit prévue, alors que c'est au contraire l'automatisation extrême de la fabrication de dalles qui recèlerait un potentiel énorme d'économies ?

On voit mal comment le fabricant à la demande (au demeurant l'un des plus grand groupes mondiaux avec environ un million d'employés) pourrait aider à résoudre les problèmes structurels des États-Unis précisément en fabriquant sur place et on se demande si en vérité c’est théoriquement possible, malgré la volonté affichée. Avec une production industrielle massive toujours plus automatisée, la part de création de richesse imputable à la main-d'œuvre humaine est vouée à s'amenuiser et par conséquent le lieu de production (le faible coût de MO) perdra inexorablement de son importance. Avec Apple on a en effet vu pour la première fois que la création de richesse imputable au savoir-faire a cessé de croître au profit de celle imputable à la production elle-même. Cependant, c'est précisément cet effet que les visées du gouvernement Trump devraient contrecarrer ou même torpiller.