Troublantes images que celles de ce rat harnaché, debout sur ses pattes arrière, en train de marcher au pas sur un tapis roulant ou sur un petit escalier. Plus fort peut-être que l’encombrant BRA-Santos Dumont, ce projet, baptisé NEUWalk, devrait permettre à terme à certains paralysés des membres inférieurs de retrouver l’usage de leurs jambes. 

Des électrodes souples ont été implantées dans la partie inférieure de la moelle épinière sectionnée de six rats, afin de rétablir la motricité perdue par le sectionnement. Les impulsions transmises par l’électrode activent les pattes en se substituant aux signaux normalement envoyés par le cerveau pour commander leurs mouvements. Pour cette expérience, les membres postérieurs des rongeurs sont en fait contrôlés par un algorithme unique qui intègre toute la cinématique de la jambe. La régulation de la stimulation électrique (durée, amplitude, fréquence…) de la moelle épinière est donc automatisée dans une boucle de rétroaction en temps réel. Ceci constitue une grande avancée. 

Des tests sur un volontaire humain sont prévus l’année prochaine. À l'École polytechnique fédérale de Lausanne, d’autres recherches portent sur une interface cerveau-machine qui, avec des électrodes implantées directement dans le cortex moteur du cerveau, vise à enregistrer les signaux correspondant aux mouvements prévus. Des patients à la moelle sectionnée pourront-ils un jour, assistés par un stimulateur de la moelle, commander par la seule force de leur pensée les mouvements de leurs jambes paralysées ?