Un jour, la femme a perdu tous ses poils. Elle s'en est alors pris à ceux du mammouth. Poils noirs ou marron, sa garde-robe ne s'étendait toutefois que sur une longueur d'os. Puis le mammouth est devenu une chaîne de supermarchés et la garde-robe de la femme s'est allongée de quelques kilomètres de tringle. Bref l'industrie du vêtement n'a cessé d'évoluer.

Dernière innovation textile en date : le coton électronique. Grâce à un procédé novateur de dépôt en couches, des chercheurs ont recouvert des fibres de coton, naturellement isolantes, avec un mélange de polymère conducteur et de nanoparticules d'or. Les fibres obtenues étaient bien conductrices, mais un fil conducteur n'a d'intérêt en soi que s'il relie des composants actifs et passifs pour former un circuit. Les chercheurs ont donc d'abord créé des résistances à partir de ces fibres. Plus étonnant, ils ont ensuite reproduit la structure tri-couche et le le fonctionnement des transistors par dépôt de polymères cette fois-ci semi-conducteurs. L'insertion d'une couche diélectrique entre deux de ces couches semi-conductrices leur a même permis de fabriquer des transistors à effet de champ. Ces composants textiles ont pu être reliés entre eux à même la matrice de coton.

Fils, résistances et transistors créés à partir de fibres qui gardent leur confort et leurs propriétés mécaniques d'origine, voilà de quoi tisser un circuit utile dans n'importe quel vêtement. Un brevet a été déposé. Repriser ses chaussettes au fer à souder n'est cependant pas pour demain. Les chercheurs envisagent surtout pour leur coton conducteur la création de textiles bio-capteurs capables d'enregistrer la température ou le rythme cardiaque. Ces vêtements intéresseraient par exemple les travailleurs à risque ou les sportifs.