Le nombre des serveurs qui dans les centres de données du monde entier traitent les communications mondiales est impressionnant. Sur fond de (lente) prise de conscience de l'influence des activités humaines sur les cycles de systèmes planétaires, tout chercheur digne de ce nom s’interroge sur la quantité d'énergie dépensée à brasser toutes ces données...

Modélisation de la consommation des centres de données mondiaux

Quelle est l'empreinte carbone de l'internet et combien dois-je y ajouter chaque fois que j'envoie un courriel ? On se dit que lorsque l'IdO fera à son tour partie de notre vie quotidienne, cela impliquera forcément encore beaucoup plus de données et donc de dépenses énergétiques. Eh bien, pas forcément, selon une analyse du Laboratoire national Lawrence Berkeley de l’Université Northwestern et de Koomey Analytics où des chercheurs ont mis au point un modèle affiné de la consommation d'énergie des centres de données mondiaux.
 
Selon certains devins de la technologie, en effet, l’augmentation de la consommation d'énergie des centres de données serait forte, mais ils se contentaient de simples projections basées sur les besoins énergétiques des centres de données existants.

Augmentation négligeable de la consommation ?

N’est-ce pas Niels Bohr qui disait que la prédiction est difficile, surtout quand elle concerne l'avenir ? Dans cette nouvelle étude, les chercheurs prennent en compte des améliorations technologiques telles qu’un degré de virtualisation des serveurs plus élevé, un passage à des supports de stockage à faible consommation et l’abandon des petits centres de données à faible rendement au profit d’installations de très grande envergure. Cette évolution devrait garantir des ressources suffisantes en matière d'efficacité énergétique face au prochain doublement des instances de calcul des centres de données. De sorte que tout cela ne se traduirait que par une augmentation négligeable de la consommation énergétique globale des centres de données.
 
Ce qui donne encore plus de poids à ces conclusions est la consommation d'énergie des centres de données restée quasi constante au cours de la dernière décennie malgré l'augmentation du trafic. Cette stabilité serait due à des améliorations massives et continues du rendement des centres de données.
L’étude vient d'être publiée dans la revue Science. Un résumé peut être lu ici.