Le Raspberry Pi est une base idéale pour construire rapidement un proto. Bon marché, facile à trouver, cette petite carte baigne dans un océan de bibliothèques, de programmes, de langages et même de systèmes d’exploitation. C’est cet éco-système (ça fait plus chic) qui attire de nombreux concepteurs, pour leur prototype mais aussi, une fois que celui-ci est au point, pour la production.

À partir du proto opérationnel, vous faites alors le tour de vos fournisseurs pour établir un prix public du produit fini. Ensuite vous élaborez votre plan de commercialisation, disons 1.000 pièces pour commencer. Avant l’épuisement de ce premier lot, comme la demande se confirme, vous en commandez un d€uxièm€, plus ambitieux, puis un troisièm€ encor€ moins timid€, et ainsi de suit€. Vous finissez par voir des € partout !

Puis vient le hic… le RPi, ingrédient essentiel, si bon marché au départ, se révèle moins miraculeux que prévu. Il est peut-être trop volumineux (surtout quand une carte d'extension est utilisée), ou sa taille ne correspond pas au produit, etc. Ce dont vous avez besoin dans votre projet, c’est en fait un RPi customisé, sans fonctions inutiles et adapté à votre produit. Et c’est là que ça coince. Alléger un Raspberry Pi n’est ni facile ni bon marché. Le prix de revient du RPi modifié est bien supérieur à celui de l'original produit en gros. Les coûts de votre prototype ne reflètent donc pas du tout ceux du produit fini, à moins d'en commander de très grosses quantités. Or, pour cela il vous manque (encore) et les fonds et la demande. Vos calculs prévisionnels se révèlent illusoires et votre rêve part en fumée.
Vous êtes coriace, vous recommencez. Mais faites-le cette fois sur des bases réalistes avec une plateforme adéquate.

Réfléchissez bien avant de commencer (à rêver).