En photographie, faire la mise au point c’est déplacer une lentille, ce qui nécessite un tant soit peu de mécanique. Qui dit mécanique dit fragilité, coût élevés et consommation énergivore  pour l’asservissement. De plus, l’inertie irréductible d’un dispositif mécanique induit une latence, qui est source de frustration pour l’utilisateur. Toutefois plusieurs approches innovatrices permettent de s’en affranchir.

 

  • Déformer une membrane de verre ayant reçu un dépôt d’une céramique piézoélectrique de forme  circulaire. En l’absence de tension, la membrane n’est pas déformée et la lumière n’est pas déviée. L’excitation de la céramique piézoélectrique force la membrane à se déformer et dévie le faisceau lumineux et, partant, assure la focalisation. Temps de mise au point inferieur à la milliseconde (PoLight).
  • Contrôler la forme d’une goutte. Le principe repose sur l’électro-mouillage de deux liquides non miscibles (huile & eau) contenu dans une cellule fermée (illustration ci-dessus). Sous l’influence d’un courant électrique, le changement de forme focalise le faisceau lumineux (Varioptic).
  • Orienter des cristaux liquides. La focalisation est assurée par un matériau diélectrique qui, sous l’action d’un courant électrique, engendre à son tour un champ électrique, lequel  détermine l’orientation des cristaux liquides contenus dans les différentes couches du dispositif (illustration ci-dessous) (LensVector).

 

La rapidité intrinsèque de ces dispositifs permet d'obtenir une image parfaitement nette (all in focus) restituée à partir de plusieurs photos, ayant des sujets sur différents plans, ou, dans le domaine industriel, de faire du contrôle de lignes à haute vitesse. Le nombre de cycles très élevé(plusieurs dizaines de millions), l’insensibilité aux chocs, la diminution des coûts, le gain substantiel sur la consommation sont, entre autres, autant de facteurs qui vont propulser au rang d’antiquité les dispositifs de mise au point traditionnelle, tout au moins  sur tous les systèmes embarqués.