Un biocapteur est un outil petit et compact qui transforme une information biochimique en un signal physique quantifiable. Il comprend deux parties : un récepteur biologique (biorécepteur), en général un anticorps, qui capte l’information biochimique, et un transducteur, qui convertit l’information biochimique en un signal quantifiable (p. ex. : signal électrique, signal optique, signal thermique, etc.).

Ingrid Bazin, enseignant‐chercheur au Laboratoire de Génie de l'Environnement Industriel de l’École des Mines d’Alès (LGEI), vient de remporter l’Appel à Projets « Chercheur d’Avenir » lancé par la Région Languedoc-Roussillon pour accompagner les scientifiques de talent. À ce titre, l’École des Mines d’Alès recevra 40 000 €, ce qui permettra à Ingrid Bazin de mettre au point des biorécepteurs d’affinité destinés à détection de polluants émergents dans l’eau. 

Ses recherches consistent à concevoir des biocapteurs innovants. Elle conçoit des récepteurs biologiques d’affinité pour les cibles contre lesquelles la fabrication d’anticorps est difficile (comme le glyphosate et son métabolite l’AMPA, utilisé comme pesticides contre les mauvaises herbes). Les recherches consistent aussi à fabriquer un support original (un bio-polymère) et à utiliser des transducteurs sensibles (la chimiluminescence). À terme, il s’agira de coupler ces biocapteurs à un système de traitement de données afin de fournir un outil d’aide à la décision complet.

Avec le renforcement des normes de surveillance et de protection des ressources en eau, toutes les collectivités et les entreprises chargées de l’assainissement et de la potabilisation de l’eau sont intéressées par des systèmes adéquats de détection des polluants et par de meilleurs outils d’aide à la décision.

Jusqu’à aujourd’hui, seuls les tests physico‐chimiques permettent de détecter les polluants dans l’eau. Mais ils ne sont pas utilisables sur site et nécessitent l’intervention de spécialistes. L’appui de méthodes pouvant être mises en œuvre directement sur site représente une valeur ajoutée déterminante dans le cadre de l’alerte et de la protection des ressources en eau.

L’utilisation de biocapteurs immergés en permanence permettra une détection très rapide des polluants. Quand il détectera une anomalie, le biocapteur enverra un signal au système de traitement de données et le gestionnaire de l’eau sera donc immédiatement alerté. Dernier atout des biocapteurs : leur simplicité d’utilisation puisque le gestionnaire de l’eau n’a pas besoin de faire appel à un spécialiste.