C'était en juin, à l'époque où j'étais étudiant. Je prenais le soleil avec un livre de physique posé sur les genoux. Un copain s'est approché, a jeté un oeil sur la photographie de l'auteur, et m'a lancé : « Tu vois à quoi ça mène la science ? ».

 

J'ai regardé la photo : mi-homme mi-chaussette avec son débardeur à gros losanges, l'auteur semblait s'être lavé les cheveux dans une casserole de beurre, les montures de ses lunettes ressemblaient à une arrivée de gaz, et il avait le regard expressif de la dernière tête de cerf empaillée que j'avais vue. O-k, ce type était une caricature de tête d'ampoule, et alors ?

 

Il n'empêche, j'ai souvent repensé à la boutade de ce copain en me demandant pourquoi Untel était devenu médecin plutôt que, exemple subtil, électronicien. Le choix des études est bien sûr influencé par l'intérêt porté à une discipline, les perspectives de carrière, le poids des stéréotypes, les pressions socio-culturelles, et blablabla. Mais combien ont choisi une filière parce que leur prof était vraiment trop cool, ou écarté un métier parce qu'ils n'avaient pas envie de ressembler à « çà » ? A l'écart de tout ce qui me tire et m'entraîne se tient celui que je suis, disait le philosophe. Et volages papillons que nous sommes, ce sont aussi bien les lumières des apparences que celles de l'intellect qui nous attirent. Alors qui sait ? En cherchant pourquoi vous avez choisi l'électronique, peut-être découvrirez-vous que la noblesse de vos raisons revêt un bien étrange manteau...

En attendant, pour renvoyer une image plus attrayante ou plus humaine de la science, un magazine américain a osé la voie politiquement incorrecte en établissant un top 50 des scientifiques les plus sexy.


C'est futile, subjectif, injuste, bref c'est... humain. Et à votre avis, combien ce classement compte-t-il d'électronicien(ne)s ? suite

 

Et en dehors de vos recherches, vous utilisez quel shampoing ?

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