Michele Guerra est passionné de numérique, lecteur de longue date d'Elektor. À Cento, en Italie, dans son magnifique espace de travail. Il aime travailler sur la robotique, les systèmes d'automatisation et certains projets rétro. Il nous a fait parvenir quelques images de cette pièce spacieuse. Un espace de rêve, parfait pour étudier l'électronique (et lire Elektor), pour assembler de nouveaux circuits ou s'attaquer à des projets d'usinage CNC. La taille de cet espace de travail bien aménagé est enviable, encore faut-il être capable de la gérer !
  

 
Where a digital enthusiast designs and innovates
Le spacieux labo de M. Guerra fait envie avec son équipement fourni et sa riche bibliothèque d’ouvrages sur l'électronique.
Elektor : Comment décririez-vous votre espace de travail ?

Michele Guerra : Un labo pour apprendre et réaliser des projets d'électronique.
 
E : C’est là que vous travaillez depuis 15 ans, tous les jours. Est-ce ce le labo que vous imaginiez ?
 
MG : Je souhaitais voir réuni tout mon matériel dans une seule pièce, connecté à un PC, mon jardin clos ou mon île où je pourrais m’adonner à ce que j'aime. Je voulais une table centrale suffisamment haute pour pouvoir y travailler facilement debout, aussi pour des tâches rudes, par exemple pour démonter et réviser des appareils sales et poussiéreux.
 
E : Vous semblez passionné de numérique. Sur quoi travaillez-vous dans votre espace de travail électronique ?
 
MG : Oui, j'aime le numérique. J'ai une prédilection pour les projets à LED et à afficheurs à 7 segments. J'aime aussi la robotique et l'automatisation. Je m’amuse à transformer en horloges numériques les beaux afficheurs à LED récupérés sur des antiquités, et je leur fais afficher des informations utiles, comme la température, l'humidité, la phase lunaire, le nombre de jours qui restent jusqu'à la fin de l'année, etc.
 
E : Parlez-nous de votre équipement. Que possédez-vous ?

MG : Trois stations de soudage, une station de dessoudage, de nombreux multimètres, un oscilloscope, un testeur/scope portable, un générateur de fonctions, de nombreuses alimentations, une table de découpe et une CNC de gravure.
 
E : Quel est votre outil préféré ou votre meilleur équipement ?

MG : J'ai de nombreux appareils de test, mais le meilleur est l'analyseur numérique logique de Saleae : compact, pas trop cher, et son logiciel simple est capable de zoomer sur un très petit signal. J'aime aussi mon oscilloscope Siglent, mon testeur et mon alim si simple et intuitive. J'ai aussi un générateur de fonctions Rigol GD822, dont ni l’interface utilisateur ni le tableau de commande ne brillent par leur ergonomie. 
 
E : Votre espace de travail a-t-il quelque chose d'unique ? Peut-être un montage particulier, un outil exceptionnel ou un rangement génial pour les composants ?
 
MG : J'ai fabriqué un extracteur de fumées de soudure à partir d’un modèle bon marché dont j’ai modifié l’orientation.  De verticale elle est devenue horizontale, avec un tuyau souple relié d’un côté à la grille d’extraction originale et dont l’autre extrémité est placée dans la zone de soudure, au lieu d’aspirer large comme le faisait l’extracteur de fumées avant la transformation.
 
E : Avez-vous quelque chose de spécial dans votre espace de travail ? Envisagez-vous un achat particulier ?

MG : J'ai converti ma CNC de Mach 3 à GRBL. Ça roule ! Il ne reste qu’à résoudre un problème de blindage de masse sur les fils. Je souhaite m’acheter une charge électronique Siglent. Et un appareil de soudage à air chaud pour mes circuits à CMS.
 
E : Avez-vous un projet électronique préféré ? Qu'avez-vous appris ?

MG : J'adore recycler les panneaux à l’ancienne des instruments de test qui ne fonctionnent plus ou qui sont obsolètes. J'aime sauver de la poubelle et donner une nouvelle vie aux instruments en préservant leur beauté originale. J'en ai fabriqué un avec Arduino, SAMD21, µC PIC programmé en assembleur, C++, Basic et Visual Basic. Un projet très riche d’enseignements divers. Je me passionne pour l’électronique depuis environ 40 ans. J'utilise aussi bien les composants traversants que montés en surface, je soude manuellement les 0603. 
 
Panel conversion project
Une nouvelle vie pour le splendide tableau de cet analyseur hors d’usage.
E : Sur quoi travaillez-vous ces jours-ci ?
 
MG : Je suis sur un boîtier de conversion CNC pour connecter le PC à la CNC. Je restaure également un Commodore C64 et un Sinclair ZX81. Et ça marche !
 
E : De quel projet rêvez-vous ?

MG : Un petit robot pour remplir de sable les interstices entre les pavés autobloquants devant ma maison. Je déteste ce travail fastidieux. J'utiliserais un réservoir de sable, une pompe à air, un tuyau souple, une caméra pour suivre les lignes des pierres. L'air liquidiera le sable pour remplir les interstices pierres. Ça fonctionne beaucoup mieux avec de l'air (sous pression faible) qu'avec de l'eau.
 
E : Quel conseil donneriez-vous à un passionné qui envisage de créer son espace de travail ?
 
MG : Utilisez l'approche descendante : les grandes lignes d’abord. Puis passez itérativement aux couches sous-jacentes, en progressant vers les détails de plus en plus fins. Regroupez vos idées pour les ordonner. Demandez-vous : de quoi ai-je besoin pour réaliser chaque (petite) partie de mon idée ? Évaluez ce que vous pouvez fabriquer et ce que vous devrez acheter. Pensez au temps disponible et à celui requis pour mener à bien un projet.
 

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