Ceux qui les ont connues n'ont sans doute pas oublié les vives discussions qui opposèrent au début des années 1960 la vieille garde de la pédagogie du porte-plume aux zélateurs du tout nouveau stylo à bille. Le terrible stylo BIC, invention diabolique, menaçait alors les belles valeurs de l'après-guerre, dont la calligraphie richement ornée de pleins et de déliés était l'un des fleurons désuets.
On sait ce qui se passa peu après.

En 2012, BIC est encore sur la brèche avec ce que dans le jargon pâteux du marketing d'aujourd'hui on appelle une « solution complète comprenant une ardoise numérique innovante pour renforcer les bénéfices des nouvelles technologies dans l’éducation. » On serait tenté de passer son chemin, mais il y a quelque chose de séduisant dans cette ardoise électronique pour les écoliers. Faut-il les plaindre ou les envier ?

Fruit d’une réflexion entre Intel et BIC ainsi que des enseignants et leurs élèves, la gamme de produits BIC Education et plus précisément l’ardoise BIC Tab, simple d’utilisation selon son fabricant, a pour ambition de réunir les avantages du numérique et de l’écriture à la main grâce à l’intégration d’un stylet ergonomique.

Elle offre aux enseignants la possibilité de créer facilement leurs propres contenus, de partager des documents, de bénéficier d’un large éventail d’applications scolaires et d’un système de suivi du travail des élèves en temps réel pour une pédagogie personnalisée. Pour les élèves, l’attrait d’une ardoise devenue numérique, facile d’accès et d’utilisation grâce à un stylet ergonomique adapté à leurs mains. L’écriture à la main serait ainsi mobilisée et renforcée, tout au long des premiers apprentissages à l’école. Joli programme, outil séduisant pour « construire une pédagogie plus attractive et créative dans une dynamique de progrès impulsée par les techniques de l'information et de la communication » selon BIC et Intel, mais on se demande si c'est bien de cela qu'on besoin ceux que l'on appellait des instituteurs, pour qu'« ils instituent l'humanité dans l'homme » (selon F. Mauriac).