Les astrophysiciens de la Nasa l’ont annoncé : le champ magnétique du soleil est sur le point de s’inverser. À priori, rien de bien alarmant dans cette affaire. Le soleil nous fait le coup à peu près tous les 11 ans. C’est même le 24e cycle solaire depuis que, les astronomes, en 1849, avec Johann Rudolf Wolff, ont commencé à le décrire. Cela peut cependant sérieusement endommager l'électronique de certains satellites et entrainer des perturbations météorologiques passagères. En 1989, une importante éruption solaire avait ainsi réussi à faire vaciller des réseaux électriques nord-américains, entrainant au Québec une panne de plus de 9 h du réseau de la compagnie Hydro-Quebec.

Si le champ magnétique terrestre est engendré par le mouvement du noyau métallique liquide des couches profondes de la Terre, celui du soleil l’est par ceux des gaz qui le composent. Lors de son inversion, des taches sombres vont se multiplier à son équateur, autant de terminaisons magnétiques qui propulsent dans l’espace des flots de particules chargées électriquement. Ces flux de plasma qui constituent les vents solaires vont donc atteindre un maximum, ce qui aura de nombreuses répercussions sur ce que les astrophysiciens nomment l’héliosphère : la zone d’influence du soleil qui s’étend à des milliards de kilomètres au-delà de Pluton.

L’une des manifestations terrestres de ces vents solaires prend la forme des aurores polaires. Piégées et canalisées par le champ magnétique terrestre, les particules solaires excitent les atomes de la haute atmosphère produisant ces phénomènes lumineux particuliers. En 1859, il y eut une tempête solaire si forte que les aurores boréales furent visibles jusqu’à Rome. Espérons que ce coup-ci, les perturbations de l’électronique attendues ne nous offrent pas une pluie de météorites satellitaires.