« Regardez-moi dans les yeux... j'ai dit les yeux ! », intimait cette affiche publicitaire pour soutiens-gorge. Il n'y a pas que les voyeurs qui rêvent de passer de la 2D à la 3D, le cinéma et les fabricants de téléviseurs aussi. Quitte à vous faire porter pour cela des lunettes spéciales, coûteuses, fragiles, contraignantes, et qui au mieux vous font ressembler à un Men In Black, au pire à un alien myope traqué par les Men In Black.

Des téléviseurs 3D sans lunettes, mis au point et déjà en vente au Japon, devraient apparaître en France cette année. Ils restituent l'effet tridimensionnel par auto-stéréoscopie. En théorie, le principe est simple : envoyer simultanément à chaque oeil une image différente. En pratique, quelle que soit la technique utilisée (barrière parallaxe, réseau lenticulaire ou multivue), on y est pas encore : faible résolution, angle d'observation qui vous oblige à garder un profil d'égyptien, diagonale d'écran réduite, réalisme peu convaincant et, surtout, trois zéros sur l'étiquette, en clair coût élevé des appareils.

Plusieurs équipes de chercheurs ont donc décidé d'attaquer le problème par le haut : se dégager de toute contrainte de coût pour montrer qu'un affichage 3D réaliste est possible sur grand format, puis adapter le procédé aux réalités commerciales.

Le projet le plus ambitieux est peut-être celui de l'institut Fraunhofer : développer à l'aide de réseaux logiques programmables (FPGA) des écrans publicitaires 3D à base d'OLED. Dans ce cas, le flot d'informations vers un afficheur géant n'a rien à envier à une veille de 15 août ! C'est pourquoi l'institut travaille sur son propre mode de transfert des données à très forte densité. Ces publicités sans lunettes pourraient pointer leur troisième D d'ici trois ans.

Devrons-nous un jour sortir avec des lunettes spéciales pour y échapper ?