Nous pouvons apprendre beaucoup de nos erreurs et de celles des autres. Dans cette compilation d'analyses d'erreurs, plusieurs membres de la communauté vous proposent des idées et des conseils en matière d'électronique. 
 

Plus moderne n'est pas forcément plus performant

En tant qu'étudiant en génie chimique, je testais la formation de substrats d'oxyde d'étain sur du verre comme base pour des cellules photovoltaïques à base de cadmium. Cela impliquait le dopage, le flottement du verre sur un lit de plomb fondu et la pulvérisation de chlorure de cadmium dans l'air. Des semaines d'expériences n'ont rien donné. Frustration. Le prototype était testé en mesurant le courant direct et inverse (c'est-à-dire, le comportement diode). À un moment donné, j'ai commencé à me méfier du multimètre électronique dernier cri et j'ai sorti mon multimètre analogique perso. Tout d'un coup le comportement semi-conducteur apparaissait. Ce que j'ai appris, c'est que le multimètre analogique utilisant des tensions de mesure plus élevées révélait le comportement des semi-conducteurs et la largeur de la bande interdite. C'était il y a 40 ans, et cela sert toujours de leçon. Parfois, il suffit de frapper plus fort pour révéler une différence de comportement.
Diederik Weve (ingénieur matériel, Pays-Bas)

Essayez d'éviter les erreurs

Il s'agit plutôt d'éviter les erreurs. J'ai conçu un contrôleur de lancement de fusée à 30 plots basé sur des relais, avec quelqu'un qui s'occupait des retombées de la conception. Comme on utilisait des relais automobiles de 12 V et que notre source d'alimentation était des batteries de 12 V, nous avons inséré une diode de puissance en série avec le bus positif des batteries. Comme la vérification de la continuité de l'allumeur était constituée de deux LED en série, nous ne voulions pas qu'une polarité inversée les détruise. Nous pouvions nous permettre la chute de tension de 0,7 V due à la diode de puissance et nous avons déployé avec succès ces contrôleurs pendant plus de 17 ans. Plusieurs parmi eux ont fait le voyage jusqu'au concours national TARC. J'ai vu pour la première fois cette méthode utilisée dans les autoradios des années 1980. La suggestion de l'article d'utiliser des diodes Schottky de puissance pour réduire la chute de tension fut une excellente idée que je n'avais pas envisagée.
George W. Shaiffer (Instructeur en technologie électronique à la retraite, États-Unis)

Se préparer aux erreurs

En essayant de réparer un haut-parleur Bluetooth, j'ai branché les bornes de la batterie dans le mauvais sens et de la fumée s'est échappée de l'enceinte, ce qui m'a fait vite comprendre mon erreur. À l'avenir, j'utiliserai un cordon avec un fusible à action rapide intégré, de sorte que si les bornes de la batterie sont mal connectées, le fusible sautera en premier. 
Mayank Joshi (Ingénieur matériel, Royaume-Uni)

Concevoir, tester et modifier

Nous concevions un nouveau contrôleur de moteur CC à thyristor pour un moteur de pompe hydraulique (80 V, 1.000 A) en utilisant notre circuit de commande opto-isolé standard pour les trois thyristors. Il s'agissait d'une conception en pot pour une utilisation industrielle. Les tests initiaux n'ont pas posé de problème, permettant la commutation de 1.200 A et plus. Cependant, lorsqu'il était enrobé, le circuit ne pouvait commuter que 800 A. Une fois désenrobé, il fonctionnait à nouveau. Le problème était que la permittivité de la résine d'enrobage augmentait la capacité de la gâchette du thyristor opto-isolé. Les valeurs du réseau RC d'amortissement (snubber) de la gâchette ont dû être modifiées pour tenir compte de cela. Au final, cela fonctionne très bien.
Ed Dinning (Ingénieur en électronique de puissance à la retraite, Royaume-Uni)

Quand la mise à terre est dangereuse

Bonjour. Une très bonne occasion pour moi de partager mon expérience. Il y a quelques années, sur un convertisseur CC/CA, j'ai remplacé tous les modules de puissance IGBT par de nouvelles pièces compatibles. Par module, il y en a deux : l'un fait office de transistor et l'autre est en parallèle avec la diode inverse utilisée comme diode en roue libre. Donc, comme le transistor du dernier n'était pas utilisé, je devais le bloquer. J'ai alors connecté la grille à la terre en pensant que cela fonctionnerait, mais ce n'était pas le cas. La solution était de la connecter à l'émetteur. Je ne ferai plus jamais cette erreur ! Ni celle-ci : un jour j'avais oublié que les pinces crocodiles de l'oscilloscope sont connectées à la terre. De nombreux débutants l'ignorent aussi... Meilleures salutations !
Stephane (Ingénieur matériel, France)

Vérifiez vos circuits imprimés

Lorsque j'assemblais un circuit, je faisais aveuglément confiance aux indications de polarité imprimées sur la carte. Lors du premier démarrage, un condensateur électrolytique a éclaté. Une analyse a montré que sa polarité était mal indiquée sur le circuit imprimé.
Rolf Zeller (Universitaire/enseignant, Allemagne)

Prenez du recul

Deux erreurs particulièrement honteuses sur 25 ans de conception industrielle, automobile, militaire, spatiale : inverser une diode entre le symbole et l'empreinte... appliquer une empreinte à 80 broches à un symbole à 144 broches d'un microcontrôleur... une perte de temps et d'argent important à corriger bibliothèque et PCB, et la perte d'un client ! (La diode ayant provoqué une explosion de carte... devant ce dernier...)
À méditer : vérifier (les choses) de deux manières différentes ! (Empreinte vers symbole et symbole vers empreinte) Et si possible par une personne différente. Trop focaliser sur quelque chose nous fait oublier d'autres choses !
Yann Leidwanger (Ingénieur matériel, France)

Cherchez l'inattendu

Lorsque j'ai commencé l'université, j'ai réalisé un voltmètre numérique et j'ai passé de nombreuses heures dessus. J'ai calibré la partie CC sans problème, mais quand j'ai voulu calibrer la partie CA, l'instrument est parti en fumée. Ce n'est qu'après la deuxième tentative fatale que j'ai compris ce qui s'était passé : j'utilisais un variac pour ramener le secteur à un niveau approprié pour le voltmètre. Seulement, je coupais l'alimentation du variac avant de débrancher l'instrument, oubliant que la force contre-électromotrice du variac pouvait détruire le FET du voltmètre. Je cherche toujours l'inattendu lorsque je travaille sur un circuit, mais dans ce cas-là, j'aurais pu m'y attendre si j'y avais pensé.
David Twist (Ingénieur matériel, Royaume-Uni)

Soyez prudent lorsque vous êtes prudent

J'avais réalisé un amplificateur de puissance de 144 MHz avec un transistor BLF188XR. Je voulais démarrer prudemment donc j'ai limité la puissance à l'entrée. À la première mise sous tension, tout était OK. Mais en appliquant un signal à l'entrée du circuit, j'ai constaté que le transistor chauffait énormément alors que je n'étais qu'à 1/3 de la puissance maximale de 1 KW. J'ai cherché longtemps et j'ai cramé un transistor jusqu'à ce que je lise la fiche technique en détail et découvre que les performances de ce type de transistor dépendent de la tension d'alimentation et de la puissance appliquée. Pour 1 KW à 50 V, son rendement est de plus de 80% mais pour 300 W à 50 V ce n'est que de 20%. J'ai fini par comprendre que ce manque de rendement était dissipé sous forme de chaleur... À pleine puissance ou avec une tension d'alimentation plus basse si vous êtes en dessous de la puissance requise, il fonctionne très bien.
Arnaud (Technicien en informatique et passionné de radio amateur, France) 
 
Error analysis

Même les meilleurs composants ont des faiblesses

Lorsque j'étudiais l'électronique, j'étais fasciné par le régulateur de tension 7805 qui venait de faire son apparition. À l'époque, les régulateurs de tension étaient à base de transistors avec une diode Zener comme référence. Ainsi, lorsque le régulateur à trois broches est arrivé sur le marché, c'était vraiment excitant (ainsi que très cher pour moi). Dans sa fiche technique, il était mentionné que le composant avait toutes sortes de protections contre la surintensité, la surchauffe, le court-circuit, etc. J'ai donc mis de l'argent de côté pour acheter cette merveilleuse puce, précieuse à l'époque. Dans l'une des notes d'application, il y avait un circuit montrant comment on pouvait l'utiliser comme source de courant constant. Je suis allé à l'université, j'ai trouvé un professeur et je lui ai dit que je voulais essayer ce circuit intéressant. Je suis allé au laboratoire et je l'ai connecté, tout allait bien ... jusqu'au moment ou une fumée noire est apparue. J'étais choqué que cette puce miracle dotée de toutes ces protections n'ait pas survécu. Je n'en croyais pas mes yeux.
Narayanan Nampoothiri (Ingénieur matériel, Inde)

Vérifiez les valeurs de tous les composants

Je voulais réparer deux prises de courant commandées par une télécommande. Le récepteur avait un circuit intégré spécial pour le décodage des impulsions. Après avoir identifié les circuits intégrés défectueux, je les ai commandés en ligne en Asie puisqu'ils sont impossibles à trouver en Europe, car ils sont obsolètes. Après avoir reçu les composants, j'ai remplacé le premier et tout a fonctionné. Super ! J'ai donc remplacé le second aussi, mais ça ne fonctionnait pas. J'ai cherché pendant des jours pour voir s'il n'y avait pas d'autres pièces cassées jusqu'à ce que je découvre que le nouveau CI que je venais d'installer ne fonctionnait qu'à moitié. L'une des deux puces reçues était une fausse ! Depuis, je ne commande des semi-conducteurs qu'en Europe. Cela réduit le risque de contrefaçon. Si vous voulez commander des composants passifs à prix réduit, mon conseil est de vérifier leur valeur dès que vous les recevez afin d'être sûr de pouvoir les utiliser sans risque.
Thierry Chabert (Ingénieur matériel, France)

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