Les robots, de mieux en mieux programmés, souffrent encore de faiblesses face aux imprévus. La plupart ne sont pas à leur avantage quand il s’agit d’éviter un obstacle ou un projectile qui file droit sur eux, mais en voici un qui sait l’attraper. Pour créer ce bras capable de saisir au vol aussi bien une raquette de tennis qu'une bouteille à moitié pleine (ou vide), des chercheurs du Laboratoire d’Algorithmes et Systèmes d'Apprentissage de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne ont combiné des parties de deux robots : un bras-robot léger de la société allemande KUKA et une main Allegro de SimLab.

« La principale nouveauté est la façon dont nous transférons des informations d'un humain au robot », déclare Ashwini Shukla. Le bras KUKA, qui peut être instruit par le mouvement d'un humain, ont donc été physiquement guidé pour le rattrapage de divers objets, tandis que les caméras de guidage observaient. Cette « programmation par démonstration » a permis au bras et à la main robotisés d'élaborer un modèle des différents objets lancés et d’appliquer ensuite ces informations pour attraper des objets de façon autonome.

« La formation nécessite environ 20 exemples pour chaque type d'objet », selon le professeur Aude Billard. Le résultat final est un bras multi-articulé doté d’un temps de réaction de 0,050 s, là où celui du double champion olympique du 100 m est de 0,165 s.

L'objectif est un robot capable de s'adapter à leur environnement et aux changements de situations en une fraction de seconde. Par exemple, pour rattraper quelqu'un avant qu'il ne tombe ou pour saisir un objet qui tombe avant qu'il ne frappe quelqu'un. Ces recherches pourraient également mener à de meilleurs systèmes de sécurité automobile, aidant les conducteurs à éviter les collisions. Le LASA travaille aussi sur l'application de cette technique à un robot pouvant attraper des débris dans l'espace pour le Centre Spatial Suisse.