Quiconque est capable de stocker l'hydrogène de façon sûre et économique est promis a un bel avenir s'il parvient à mettre son savoir-faire au service de l'automobile. Sera-ce le cas de la société britannique Cella Energy Limited qui utilise comme porteur d'hydrogène des composés d’hydrure complexes dont certaines propriétés comme la température de fonctionnement, la capacité d'absorption et de libération d'hydrogène ont été améliorées par nanostructuration et nano-encapsulation. Le produit final est manipulable à l'air libre, soit sous forme d'un polymère à microfibre semblable à du papier blanc satiné, soit sous forme d'une fine poudre composée de microperles d'un diamètre d'environ 0,5 à 5 microns. Le composé d’hydrure est stocké dans les pores de 50 à 200 nm de diamètre des perles de polymère.

 

Puisque l'hydrogène est fixé sur le composé d’hydrure, il devient envisageable de remplir, avec ces perles de polymère mais sans pression, un réservoir ordinaire de carburant. La densité de l'hydrogène est pour le moment de 6 % du poids total de la poudre de microperles, mais en utilisant d’autres composés d’hydrure, une densité de 20 % devrait être possible. Comme la densité énergétique de l'hydrogène est de 3,3 fois celle de l'essence, un système de propulsion électrique à base de cette technique et d'une pile à combustible pourrait rivaliser avec les carburants classiques. Même utilisé directement dans un moteur à combustion conventionnel, une autonomie acceptable est possible.


Après usage, la poudre de polymère usagée est recueillie dans les stations-service avant d’être recyclée. Sa fabrication automatisée à grande échelle ne semble pas poser de problèmes insurmontables. Aux dires de ses inventeurs, rien ne changerait pour l'usager, si ce n'est la forme du pistolet à la pompe ! Les risques d'incendie ou d'explosion seraient mêmes considérablement réduits.

En fait la question n'est peut-être déjà plus de savoir si les piles à combustible l'emporteront sur les batteries électriques rechargeables, mais quand ! On lit ici ou là qu'il n'y en aurait que pour quelques années...