Un peu plus de 4 millions d’euros, tel est le budget alloué à Keep par les instances européennes pour éviter que notre mémoire numérique se change en passoire.

Le nom Keep, qui en anglais signifie garder, protéger ou bien encore retenir, est aussi l'acronyme de Keeping Emulation Environments Portable. Il désigne le projet de développement d’un émulateur capable de lire tous les formats de fichiers informatiques qui ont pu être créés et utilisés depuis les années 1970.

En effet, avec l’amélioration constante des formats et des supports informatiques au détriment de leur compatibilité avec leurs prédécesseurs, nombre de fichiers anciens ne peuvent plus être ouverts et/ou exploités aujourd’hui et, lorsqu’ils n’existent pas sous une autre forme telle que des archives imprimées par exemple, ils risquent d’être définitivement perdus. N'est-ce pas le comble pour une société qui se prétend celle de l’information et de la communication ?

Initié par une équipe de chercheurs anglais de l’université de Portsmouth, Keep est devenu un projet européen, doté d’un budget considérable. Il sera en permanence tenu à jour afin d’accompagner l’évolution de l’informatique ou, plus exactement, la disparition de certains produits ou supports.

Non content de permettre d’accéder aux textes et aux images archivés, Keep qui est en réalité un logiciel d’émulation, permettra aussi d’exécuter un certain nombre de programmes devenus obsolètes tels que, par exemple, les premiers jeux informatiques qui ont apparus dans les années 70 – 80 et qui ne sont déjà plus exécutables aujourd’hui que sur des machines antédiluviennes.