Identifier les photos, c'est facile ? Oui, si c'est la tour Eiffel, pas de problème, mais celle de votre belle-mère prise au zoo devant une cage quelconque ? Saurez-vous encore dire dans quelques années lequel des sujets vous vouliez réellement prendre en photo ce jour-là ? Pardonnez le mauvais goût de cette entrée en matière, mais nous n'avons rien trouvé de mieux pour expliquer qu'aucun appareil numérique actuel ne permet d'ajouter, à la volée, une légende aux images. D'où l'idée de Matt Richardson de créer The Descriptive Camera.

Après avoir appuyé sur le bouton de cet « appareil photo descriptif » sort un petit oiseau de papier, un texte qui décrit l'image prise par l'appareil. Le logiciel de reconnaissance de formes qui se cache derrière cette prouesse est une entité mi-homme mi-machine : un internaute. La photo est en effet d'abord envoyée au Mechanical Turk, le service en ligne d'Amazon qui propose à des humains d'accomplir des tâches hors de portée de l'intelligence informatique. Après les 3 à 6 mn nécessaires au service pour trouver l'humain, puis à l'humain pour trouver ses mots, le descriptif est renvoyé puis imprimé sur une sorte de ticket de caisse (normal, le coût d'un descriptif est d'environ 1,25 $). Un mode « complice » permet aussi d'envoyer à un proche un lien vers un formulaire, que l'intéressé remplira pour décrire l'image.

Le coeur du dispositif est une carte BeagleBone, à laquelle sont reliées une webcam USB et une imprimante. L'interface est écrite en Python, la connexion est Ethernet, et les appels à l'API du Turc mécanique se font avec un utilitaire Java.

Aussi utile qu'une machine à lancer des bananes ? Vous ne croyez pas si bien dire : M. Richardson collabore avec la Tisch School of the Arts, dont la mission est de faire dialoguer art et technique. Une de leurs récentes oeuvres : la catapulte à bananes...