Des chercheurs de l’université Stanford ont créé un circuit électronique hybride à partir de nanotubes de carbone. Il s'agit de trouver pour l’industrie des semi-conducteurs une voie qui lui permette de s'affranchir de la loi de Moore, selon laquelle les limites de la miniaturisation dans le silicium sont en vue. Les espoirs reposent sur le graphène, et plus particulièrement sur les nanotubes de carbone, mais tout n'est pas rose : ces nanotubes ne sont semi-conducteurs qu’à 70 %, du fait de la présence excessive de métal et d’imperfections dans le matériau. De plus, physiquement, les nanotubes ressemblent à des spaghettis, ce qui n'arrange rien.

 

L’innovation a consisté à composer avec les carences du graphène et à associer aux nanotubes de carbone (NTC) une couche conductrice en carbure de silicium, mais rien n'a été divulgué sur la technologie employée pour que la puce tolère les défauts des nanotubes.

 

Le silicium préparerait-il sa retraite en serrant la main du graphène et en lui léguant au passage sa semi-conductivité ?

La métaphore est d’actualité, car au mois de février dernier, ces chercheurs de l’université Stanford présentaient un bras de robot équipé d’un capteur aux circuits hybrides intégrant des nanotubes de carbone. Nommé Sasha, ce bras est la première création à avoir intégré des NTC dans plusieurs de ses éléments constitutifs (capteur, convertisseur et microprocesseur). Bien sûr, ces puces à base de NTC n’atteignent pas pour l'instant le degré de miniaturisation obtenu avec le silicium. Tel un politicien en campagne, Sasha se contente de serrer les mains qui passent à sa portée, mais, ce faisant, il ouvre la voie vers de nombreuses applications, et encouragera probablement des investissements nécessaires. Les défis à relever sont ceux des débuts du silicium : miniaturisation et rentabilité !