Ne nous berçons pas d'illusions, nous n'avons pas d'influence sur la tectonique des plaques qui travaille inlassablement le vaste monde de l'électronique. Ni Elektor, ni aucun autre magazine d'électronique ne sont en mesure de ralentir ou d'accélérer ces mouvements de fond. Je ne parle pas du remplacement p. ex. de l'ampoule témoin par la LED, mais de vrais changements, comme le passage :
  • du tube au transistor,
  • des composants discrets au circuit intégré,
  • des composants discrets ou intégrés aux CMS,
  • du rien aux microcontrôleurs,
  • du µC lambda à l'ARM,
  • de l'audio analogique au numérique,
  • de la soudure au plomb à la soudure sans plomb.
(sans ordre logique)

Autant l'influence des magazines d'électronique (de loisirs) est négligeable sur ces mutations, autant nous sommes des témoins des bouleversements de l'expérience électronique vécue, conçue et pratiquée dans les labos, les écoles et à la maison.

L'arrivée des transistors dans un monde de tubes a été perçue comme le début de la fin de l'électronique de loisirs ; les mêmes scénarios apocalyptiques ont accueilli les circuits intégrés puis l'intrusion des CMS. Quand Elektor a publié son premier article sur les composants montés en surface, en 1985 (!), avec dans le même numéro un montage à CMS à réaliser soi-même, les lignes entre partisans et opposants se sont durcies. Elektor a dû engager une standardiste supplémentaire pendant quelques semaines pour faire face à la tempête de réclamations. La jeune personne devait ânonner cette prophétie du rédacteur en chef du moment : « chers lecteurs, ne craignez rien, le CMS, c'est l'avenir, un jour il n'y aura plus que ça ». 

À chacun de ces schismes, des électroniciens se sont campés sur leur position, refusant de faire un pas de plus dans le sens (dit) du progrès. On a annoncé la mort imminente de techniques établies mais (dites) dépassées. Et chaque fois des passionnés se sont assigné pour mission de les faire (sur)vivre. Aujourd'hui, j'utilise toujours des tubes, des disques vinyle et de la soudure au plomb. Et vous ?
Parmi les techniques aujourd'hui supplantées par d'autres, quelles sont celles que vous regrettez justement parce qu'elles continuent de faire votre bonheur ? Merci de me répondre ci-dessous, en indiquant vos prédilections et éventuellement aussi votre âge (ça restera entre nous) surtout s'il semble en contradiction avec elles.