Au même titre que l’antigravitation, les rayons tracteurs sont un classique de la science-fiction. Le rayon gravitationnel est encore loin, mais la surface de l’eau peut désormais être utilisée à loisir dans le même dessein. Grâce à un système de pistons oscillants verticalement, il est possible de produire des quasi-ondes stationnaires de Faraday sur la surface de l'eau dans le but de manipuler la position d'un objet flottant.

Il ne s’agit pas seulement de ramener l’objet jusqu’à la source des ondes, mais de déplacer dans n'importe quelle direction un « vaisseau », qui pour l’instant n’est encore qu’une balle de ping-pong. « Nous avons trouvé un moyen de créer des vagues capables de forcer un objet flottant à se déplacer à contre-sens », expliquent les universitaires australiens Horst Punzmann et Michael Shats.
Afin d'orienter l'objet dans la direction souhaitée, ils manipulent la taille et la fréquence des vagues. Des traqueurs de particules ont révélé que les vagues créent des courants sur la surface, en fonction de la forme de l'onde. Des pistons de formes diverses ont été utilisés dans le but de manipuler la structure du courant. Au-delà d'une certaine hauteur, ces vagues tridimensionnelles complexes engendrent des courants à la surface de l'eau. Le rayon tracteur n’est qu'une des possibilités, il peut s’agir de flux entrants, sortants ou de tourbillons.

Cette technique, utilisable pour contenir le déversement de pétrole en mer, permettrait d'accélérer le nettoyage et de réduire l'impact environnemental. En outre, il pourrait améliorer la compréhension des courants de retour, qui sont à l’origine de 80 % des interventions des sauveteurs de plage.
Le sujet est si complexe qu’il n’en existe même pas encore de modèle mathématique qui en expliquerait le fonctionnement. Les forces en œuvre à la surface sont nombreuses : des flux centrifuges, d’autres centripètes, ainsi que la gravité ou les courants de profondeur.