Tout évolue, l'électronique aussi, mais ça le naturaliste anglais, père de la théorie de l'évolution ne l'avait pas prévu. Comme Darwin, vous aussi serez d'ailleurs peut-être surpris de ce que vous allez lire.
Quand on parle de générations en électronique, il s'agit la plupart du temps des améliorations successives apportées par l'Homme à un circuit ou une puce. Ce que l'on est en train de découvrir, c'est qu'on peut laisser l'électronique évoluer toute seule. Oui, la (rassurante) frontière entre l'homme et la machine est en train de tomber.

Le principe est simple. Vous prenez un programme capable de produire des circuits aléatoirement à partir d'une liste de composants disponibles, vous lui demandez un résultat (je veux que mon circuit fasse X ou Y) et vous le laissez chercher tout seul, itération après itération, génération après génération, la meilleure solution à l'aide de simulations. C'est ainsi, grosso modo, que la nature a engendré l'Homme ! Ces algorithmes, dits génétiques, donnent en électronique des résultats étonnamment bons.

 

Des chercheurs ont par exemple réussi à faire produire à la machine une configuration pour un FPGA de 10 x 10 portes donnant un circuit sans horloge capable de discriminer deux tonalités de fréquences différentes. Même le meilleur des concepteurs n'aurait pas eu l'idée du circuit tordu que l'algorithme évolutif a pondu. Voilà de quoi nous faire réfléchir...

 

Un autre algorithme développé en Python par Henrik Forstén s'est avéré capable d'agencer transistors et résistances pour former un circuit inverseur en seulement 9 minutes de calcul.

 

Même balbutiants ces algorithmes sont déjà intéressants, mais ils sont aussi la voie ouverte à une perte de contrôle dont la portée catastrophique été maintes fois imaginée par les auteurs de fiction et qui, à terme, pourrait devenir réalité. Faut-il pour autant être catastrophiste ? Ou suffira-t-il d'être vigilant...

 

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