Le marché du Cloud computing (ou informatique dématérialisée) est juteux. Car si le marché de l’informatique traditionnelle stagne, des études récentes nous indiquent, que celui des nuages représente une manne de près de 111 milliards de dollars à l'échelle mondiale. En France, ce marché titille les 2 milliards d’euros et des prévisions estiment qu’il va tripler d’ici à 2016.

 

Il est pourtant assez difficile de savoir ce que considèrent ces études. Car le « Cloud » englobe le transfert et le stockage de systèmes informatiques ( logiciels, applications de développement de plateforme, bases de données, etc. ) sur des serveurs externalisés. Ainsi, les moteurs de recherches, réseaux sociaux, musiques, films et séries en streaming, etc. supposent déjà ces nuages...

Mais surtout si ce marché est en expansion, c’est qu’on assiste à une généralisation de ces pratiques. Particuliers et entreprises externalisent de plus en plus leur structure informatique. 

Cette externalisation, il faut bien cependant qu’elle se matérialise quelque part. Ces nuages c’est du dur. En France, presque 1/3 des centres de données se sont installés en Seine Saint-Denis. En Belgique, c’est aux alentours de Mons que Google jette ses bases. Ici comme ailleurs, ce sont d’anciennes friches industrielles qui sont ainsi reconverties. Elles ont en effet quelques atouts : un foncier abordable, un bon maillage énergétique, des lignes de transports qui permettent d’enfouir des câbles sans avoir à faire de gros travaux de voirie...

Ces nouvelles pratiques ne manquent pas de redistribuer les cartes de l’informatique et de poser un certain nombre de questions. Écologiques : qu’en est-il de la consommation énergétique toujours plus grande de ces centres et du transport des données. Éthiques et politiques : quels effets produit cette invisibilisation de l’infrastructure, cette externalisation des compétences et cette perte de contrôle sur les données et leurs applications ?