La capacité des mémoires utilisées en micro-informatique a beau avoir crû sans discontinuer, toutes font encore appel à des semi-conducteurs. L'accroissement de capacité n’est donc dû qu’à une amélioration des procédés de fabrication avec, notamment, une gravure de plus en plus fine des puces.

Plusieurs chercheurs de l’université de Floride, emmenés par le prix Nobel Sir Harold W. Kroto, ont cependant récemment découvert une variété de cristaux qui pourraient bien chambouler tout cela à plus ou moins long terme, en multipliant notamment la capacité des puces actuelles par un facteur de plus de 1000.

Ces cristaux présentent en effet la particularité d’être tout à la fois ferromagnétiques, comme les bonnes vieilles mémoires à tores de ferrites, et ferroélectriques. Ces deux propriétés, qui habituellement sont mutuellement exclusives si l’on en croit les explications des chercheurs, permettraient en outre de rendreplus résistantes au piratage les puces qui en seront (un jour) constituées.

Comme l’espionnage industriel va croissant lui aussi, une pratique courante consiste à décapsuler des boîtiers de circuits intégrés pour examiner et déchiffrer, par exemple à l'aide d'un microscope à balayage, la mémoire intégrée. Avec ces nouveaux cristaux, qui stockent l’information à la fois sous forme magnétique et électrique, une telle opération deviendrait impossible. Le contenu de la mémoire serait protégé des regards indiscrets.

Enfin, et c’est la cerise sur le gâteau, les puces basées sur de tels cristaux utiliseraient moins de composants polluants que les composants actuels.

Aucune date d’utilisation industrielle de ce procédé ne peut toutefois encore être avancée puisque les chercheurs en sont à la phase de réalisation d’une mémoire prototype.