Les électroniciens sont encore trop nombreux à ne voir dans la conception d'un circuit imprimé qu'un ultime détail, plutôt fastidieux, une laborieuse dernière étape, un passage obligé mais sans importance décisive sur le fonctionnement du schéma qu'ils pensent avoir bien testé. Pour en finir, et sans réfléchir davantage aux conséquences, ils dessinent, surtout pour des raisons de commodité mécanique, une carte imprimée qu'ils puissent manipuler sans courir le risque de fils ou de composants qui se détachent.

Une approche aussi naïve peut fonctionner pour des circuits de faible puissance en basse fréquence, mais elle est erronée. Tout circuit, même simple, a besoin d'un circuit imprimé bien conçu. Une bonne carte fiabilise le circuit, en limite autant que possible le rayonnement parasite, comporte des points de test pour l'assemblage et le dépannage et en facilite l'intégration dans l'application visée.

Il faut considérer le circuit imprimé comme un composant parmi d'autres dans un système plus vaste et, à ce titre, il doit avoir les meilleures caractéristiques possibles. La conception d'un circuit imprimé n'a pas pour objet de satisfaire son concepteur, mais son utilisateur quel qu'il soit.

C'est pourquoi, la prochaine fois que vous concevrez un circuit imprimé, pensez aussi à ceux qui le manipuleront. Ne cherchez pas la miniaturisation à tout prix ; placez des repères explicites, du texte lisible (p. ex. '+5V' au lieu de '+' voire rien du tout) qui non seulement facilite l'examen de la platine mais ne passe pas non plus inaperçu si, lors de la fabrication, on met le film à l'envers. Et, de grâce, n'oubliez pas les trous de fixation.

Encore un de ces détails dont il vaut mieux se préoccuper avant d'en être au stade du circuit imprimé : l'alimentation de votre circuit, y avez-vous pensé ?