Tirer la chasse plusieurs fois par jour, c’est du gaspillage d’eau selon certains. Une compensation intéressante pourrait voir le jour très prochainement sous la forme de toilettes capables de produire un courant électrique chaque fois qu'un utilisateur tire la chasse. C’est ce qu’ont imaginé Youn Kim Sang et son équipe de chercheurs sud-coréens, dont les travaux ont été publiés dans le Journal of Energy and Environmental Science le 16 avril dernier.

Ce nouveau système de production d'énergie est basé sur l'hydroélectricité, mais sans turbine ni aucune pièce mobile. Il suffisait d’y penser. L'utilisation d'un transducteur approprié (un dispositif de conversion d'une forme d'énergie en une autre) permet la récupération de l’énergie cinétique de l'eau en mouvement et la convertit en énergie électrique.

L'expérience a montré que la variation de la zone de chevauchement entre l'eau et la couche diélectrique peut induire efficacement la variation de charges électriques, et ainsi produire de l'électricité. Ces transducteurs capacitifs actifs ont une structure simple : un substrat incluant les électrodes transparentes à motifs, des couches diélectriques enduite par centrifugation, et des couches hydrophobes. En fait, le mouvement d'une seule goutte d'eau de 30 μl produit de l’électricité à la tension de crête de ~3,1 V et au courant de crête de ~5,3 µA, suffisant pour allumer une LED verte  pendant quelques secondes ! Pensez aux quantités d’eau déplacées par un tirage de chasse (6 à 9 l), et vous admettrez que le potentiel énergétique de ce nouveau système est… disons intéressant.

Cette invention n’en est évidemment qu’au prototypage, mais ses promoteurs estiment que le système pourrait être utilisé partout. Pas seulement avec les chasses d’eau, mais aussi avec la pluie ou les rivières. Pourquoi pas les douches, d’ailleurs ! Avec un système de ce genre, la salle de bains devient une véritable centrale électrique.