Chez nos voisins anglais, les caméras de vidéo-surveillance font partie de l'espace public où elles sont omniprésentes depuis déjà de nombreuses années au point de ne choquer quasiment plus personne ;  l’association britannique Big Brother Watch s'inquiète pourtant d'une évolution des techniques de surveillance dont elle craint qu'elle ne donne lieu à des dérives. Elle signale que depuis plus de huit ans, des puces ont été placées (mais pas encore activées) dans plus de 2,5 millions de poubelles des habitants de diverses communes du Royaume-Uni.

Ces puces ont diverses fonctions. Elles permettent d'enregistrer le poids des ordures (la benne effectue une pesée lors du vidage et l'attribue à la puce correspondante), elles indiquent aussi si la poubelle a été vidée ou bien encore permettent de la localiser.

 

In fine il s'agit bien sûr de taxer les utilisateurs en fonction du volume de déchets qu’ils produisent et non plus de manière forfaitaire. C'est aussi un moyen de contrôler si un individu recycle ses déchets selon les règles ou pas et, éventuellement, de le sanctionner en conséquence.

Ce système est en usage à grande échelle depuis de nombreuses années en Belgique par exemple où il fonctionne à la satisfaction générale.

Inciter les citoyens à faire preuve de civisme dans la gestion de leurs déchets est louable. Certains craignent cependant les effets pervers d'un tel système, car il pourrait inciter les utilisateurs à se débarrasser de leurs ordures ailleurs que dans leurs poubelles, au bord des routes par exemple, comme cela se passe actuellement aux Pays-Bas où le même dispositif est en cours de mise en place. Le succès d'une telle opération dépend en très grande partie de la qualité de la campagne d'information qui doit nécessairement précéder et accompagner sa mise en place.

Le principe du stockage des données issues de telles puces pose lui aussi des questions. Difficile à sécuriser car implanté au niveau de chaque commune, laissé entre les mains d'organismes mixtes ou même totalement privés, il pourrait permettre, par exemple, à des malfrats de l’utiliser pour savoir si les occupants d’une maison sont présents ou non.


L’Angleterre est une ile, nous direz-vous, et ce système n’est pas prêt de traverser la Manche. Que nenni ! Diverses communes françaises s’en sont déjà équipées, discrètement il est vrai, mais à ce jour nous n'avons pas eu connaissance de l'existence d’une association à la Big Brother Watch pour s’émouvoir des conséquences du procédé…

Et vous ? Votre avis nous intéresse et intéressera sans doute aussi les autres lecteurs d’Elektor Hebdo.

 

* * * V o s    r é a c t i o n s * * *


Reçu de J-C G. le 1/4 à 13h38

D'accord, mais aux conditions:

- que l'on nous remette les bac à papier dans les déchetteries,

- que les magasins arrêtent de mettre 50gr d'emballage plastique pour 10gr de matière utile, ou que l'on puisse laisser dans les poubelles de ces magasins tous les emballages que ceux-ci nous imposent pour des raisons légitimes ou pas.

- que les cartons d'emballage pour envoies postaux soient en corrélation avec le volume des articles commandés,

- que l'on ait la possibilité de vérifier nous même le poids de chacune de nos poubelles,

- que nos poubelles soient "inviolables" par un voisin indélicat

 

Reçu de E.A. le 1/4 à 13h52 

Si le principe du payement en fonction du volume des déchets semble fonctionner à la satisfaction générale. Pour ne pas trop payer certain recourent hélas aux décharges sauvages, utilisez la piste cyclable entre Gosselies et Charleroi, vous constaterez qu'il y a toujours de "droles" de citoyens.

 

Reçu de A.B. le 2/4 à 12h14

Deux réactions :

 

1/ Pourquoi toujours imaginer qu'un progrès technique va nécessairement être utilisè à des fins répressives ? La voie de la responsabilisation citoyenne peut parfois passer par une simple éducation qui doit bien s'appuyer sur des statistiques réalistes ; ce système de capteurs engrange pour le moment des données anonymes qui n'ont peut-être pas d'autre objectif...

 

2/ Il me semble qu'une confusion est faite entre volume et poids : on parle d'une pesée des poubelles et d'une évaluation des volumes individuels, ce qui n'est pas très rigoureux quand on sait que la densité des déchets est éminemment variable ; la campagne "réduction des emballages" menée actuellement par des chaînes de grande distribution en est l'illustration. En effet, ce sont bien les emballages et supports divers utilisés par nos circuits commerciaux qui génèrent le plus de problèmes d'élimination, sans compter l'accumulation dans l'environnement à l'origine des plus graves problèmes de pollution.

 

En conclusion, je dirai que la seule façon de progresser, c'est de "secouer le cocotier" ce qu'en général, le pékin moyen n'apprécie guère quand il s'agit du sien !

 

A.B. défenseur convaincu des actions "développement durable".