La canne blanche a deux fonctions : elle permet aux malvoyants de détecter les obstacles (proches) qu’ils ne voient pas et elle signale aux autres personnes la présence parmi elles d’une personne souffrant de graves déficiences visuelles. C’est pas mal pour un simple morceau de bois ou d’aluminium, mais avec un peu d’électronique embarquée, on devrait obtenir une amélioration considérable de ces fonctions. C’est ce que fait EyeCane, (4 x 6 x 12 cm pour 100 g) qui donne des informations sur des obstacles éloignés (jusqu’à 5 m) et sous différents angles. Il n’est plus nécessaire que la canne entre en contact direct avec les obstacles, ce qui constitue une amélioration considérable dans des environnements encombrés ou à l'intérieur de bâtiments.

EyeCane est la création d’une équipe de chercheurs de l'Université hébraïque de Jérusalem. L'information de distance est fournie par la canne sous la forme de signaux sonores et tactiles ; elle renseigne son porteur sur son environnement en lui donnant des informations simultanément à partir de deux directions différentes : droit devant pour percevoir la distance et les obstacles à hauteur d'homme, et vers le bas à un angle de 45° pour l'évaluation du niveau du sol. Le principe consiste à balayer une cible avec le dispositif en émettant un faisceau étroit à haute résolution spatiale. Une partie de ces ondes est renvoyée par la cible à la canne, qui calcule alors la distance et la traduit en signaux proportionnels pour l'utilisateur.

Quelques minutes suffisent au porteur pour apprendre intuitivement la corrélation entre d’une part la fréquence des signaux sonores et/ou l'amplitude des vibrations et d’autre part la distance qui le sépare de l'obstacle. C’est un peu comme s’il avait acquis tout d’un coup le « sens radar » du super-héros américain Daredevil. Avant de passer aux acrobaties, il faudra cependant encore pas mal s’entraîner.