La réalisation d’un écran tactile nécessite généralement la mise en place sur celui-ci d’une surface spécifique réagissant à la pression et c’est là que le bât blesse. En effet, si la fabrication de telles surfaces pour des écrans de smartphones ou de moniteurs d’ordinateurs est possible à un prix abordable, ce dernier s’envole lorsque la taille de l’écran augmente.

Des chercheurs de l’université Nanyang à Singapour ont choisi une autre approche permettant, à priori, de rendre tactile n’importe quelle surface raisonnablement rigide.

Elle consiste « tout simplement » à détecter les vibrations émises par la surface sous l’action d’un doigt ou d’un stylet. Pour cela, plusieurs capteurs de vibrations sont placés en périphérie de la surface à rendre tactile et les informations qu’ils délivrent sont corrélées afin de déterminer les coordonnées du point de contact, et donc du point d’action du doigt ou du stylet.

Pour l’instant, le procédé permet de rendre tactile un écran de 1,27 mètre de diagonale avec seulement douze capteurs de vibrations répartis sur sa périphérie ; le tout avec une précision de localisation de l’ordre du centimètre.

Compte-tenu du principe utilisé, toute surface rigide peut être traitée de la sorte, qu’elle soit en verre, métal ou même bois. Par contre, si le procédé est laissé en l’état, il ne permet pas de réaliser de surfaces « multitouch » capables, comme c’est le cas sur les appareils actuels les plus récents, de détecter les mouvements de plusieurs doigts. Une extension du produit est cependant à l’étude en ce sens en couplant des webcams aux détecteurs de vibrations, mais la complexité de l’ensemble s’en ressent alors quelque peu.

L’équipe de recherche envisage la commercialisation de son procédé mais pas avant une échéance de deux ans.