À l'occasion de la célébration du 100e anniversaire de sa création, le Laboratoire des matériaux de construction de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne revient sur l’évolution de ce matériau, dont la production mondiale annuelle dépasse 4 milliards de tonnes. La lecture d'un entretien publié à cette occasion par l'EFPL suscite la curiosité et une certaine gêne, car sa parution coïncide cruellement avec l'effondrement meurtrier du pont autoroutier au-dessus de la banlieue de Gênes intervenu il y a quelques jours.

On y lit notamment ceci : « Depuis son invention au 19e siècle, le béton moderne – ou ciment portland – s’est imposé pour la construction rapide de routes, de ponts, de barrages et de très nombreuses infrastructures. On en produit actuellement près de 4200 millions de tonnes par an. [...] La fabrication du béton est responsable de près de 10% des émissions de CO2 en lien avec l’activité humaine, en raison de la demande gigantesque, qui va encore s’accroître. Il faut trouver des solutions au réchauffement de la planète maintenant, et non dans 20 ans.

N’y a-t-il pas d’alternative au béton ​?

Il n’y en a pas qui offre les mêmes possibilités. Le béton est le plus efficace et c’est devenu un matériau de base incontournable. Avec des institutions telles que l’EMPA, l’EPFZ et l’EPFL, la Suisse figure parmi les leaders de la recherche sur ce matériau, et elle peut jouer un rôle international.

Au sein du Laboratoire des matériaux de construction, nous collaborons avec des partenaires en Asie et en Amérique latine, là où la demande explose. Il reste encore beaucoup de recherches à mener pour faire du béton un matériau encore plus écologique, et encore plus performant qu’il ne l’est déjà. » [fin de citation]

S'il est causé par des fautes de calcul et/ou de conception et/ou de fabrication et/ou d'entretien, l'effondrement d'un pont interviendra quel que soit le matériau utilisé. La citation ci-dessus n'a donc aucun caractère polémique. Il s'agit simplement de pointer une coïncidence dramatique qui devrait tous nous faire réfléchir, puisque selon les spécialistes il n'y a pas d'alternative au béton.

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