Devenir immortel. Ce rêve a priori fou a cependant réussi à réunir des centaines de personnes, plus d’une trentaine de conférenciers, pour certains à la pointe de leur discipline scientifique, dans le prestigieux Lincoln Center de New York. Le week-end dernier s’est en effet tenu la conférence « Global Futur 2045 : vers une nouvelle stratégie pour l’évolution humaine. »

Sur place, l’on pouvait rencontrer Nigel Ackland, l’homme au bras bionique ou encore l’androïde du docteur Ishiguro. On pouvait assister à de nombreuses conférences traitant de robotique, d’intelligence artificielle, d’immortalité, d’interface cerveau-ordinateur, etc., mais surtout, si tout ce beau monde était réuni, c’était pour entendre parler et participer du projet du jeune milliardaire russe, instigateur de ce congrès, Dmitry Itskov : la création à l’horizon 2045 d’un Avatar, en d’autres mots d’une immortalité cybernétique.

Pour ce faire, le calendrier est le suivant. D’abord, de 2015 à 2020, la création d’une « copie robotique » du corps humain contrôlée à distance. Puis, de 2020 à 2025, le production d’un avatar dans lequel la transplantation d’un cerveau humain sera devenue possible. De 2030 à 2035, petite amélioration, cette fois-ci le cerveau sera artificiel et l’on pourra y implanter des « personnalités » humaines. Enfin, entre 2040 et 2045, un avatar-hologramme complet, pouvant prendre l’apparence désirée. À ce moment-là, nous ne serons plus « comme » nos avatars, mais nous serons eux. L’immortalité ne sera donc pas biologique, mais informatique et robotique.

L’informaticien américain, Raymond Kurzweil, pionnier du transhumanisme (entre autres choses), confirme la possibilité de tous ces points. Les exemples qu’il évoque confirment, selon lui, la réalisation possible d'un tel projet : la création d’une oreille bionique imprimable, le pilotage à distance de machines par le cerveau, la loi de Moore relative à l’augmentation de la puissance et de la complexité des matériels informatiques...