Il a beau être un livre sans encre et sans papier, Kindle fait décidément couler beaucoup d’encre. Après diverses péripéties aux Etats-Unis (voir Elektor Hebdo n° 229), il se décide enfin à arriver officiellement en France. Depuis quelques temps, on peut le commander presque normalement via le site français d’Amazon.

Si vous ne savez pas encore de quoi il s’agit, rappelons que Kindle est un livre électronique, ou un lecteur de livres électroniques si vous préférez, qui en est aujourd’hui à sa deuxième version, et que vous pouvez découvrir dans Elektor Hebdo n° 206.

Compte-tenu de la méthode adoptée par Amazon pour faire entrer Kindle sur le marché français, on peut toutefois se demander s’il ne s’agit pas d’un prudent ballon d'essai commercial destiné à sonder le public français face à ce nouveau produit.

En effet, la commande, même si elle passe par le site français d’Amazon, est en fait traitée par le site américain qui, pour l’occasion, accepte de livrer en France contrairement à son habitude.

Qui plus est, la majorité des titres de textes électroniques proposés restent des œuvres anglo-saxonnes ce qui, lorsque l’on connaît le taux de pénétration du bilinguisme en France, n’est pas le meilleur moyen d’attirer le chaland gaulois.


En outre, et pour ce qu’il nous a été donné d’entendre ça et là, les éditeurs français seraient réticents à fournir leurs œuvres sous forme de fichiers destinés à Kindle, car ils craindraient le piratage à la manière des fichiers musicaux et vidéo.

Enfin, bien que Kindle soit conçu pour fonctionner dans un réseau 3G, aucun de nos trois opérateurs nationaux ne semble pour l’instant enclin à adopter ce produit. Comment s'enthousiasmerait-on pour un appareil boudé par ceux qui sont censés le promouvoir ?