Il y a soixante ans, James Watson et Francis Crick décrivaient la structure de l’ADN sous forme d’une double hélice composée de 3,3 milliards de paires de bases. Quarante ans plus tard, le séquençage de l’ADN avait permis, au début des années 2000, d'identifier quelque 22 000 gènes contribuant à la synthèse des organes humains. Ce qu’on ignore, c’est que, sans les biopuces, le décryptage du génome humain aurait pris près d’un siècle : ces lames de silicium (ou verre) permettent d'analyser en quelques heures des milliers de séquences d'ADN afin d’y repérer des gènes ou des mutations impliquées dans certaines maladies.

Du fait du potentiel qu'on leur attribue pour le diagnostic biologique, les biopuces suscitent un intérêt croissant de la part des scientifiques et des industriels. C’est le cas avec le projet Oncograde, mené par l’entreprise toulousaine Dendris, spécialiste de l’aide au diagnostic en oncologie, le CNRS et l’Institut Claudius-Regaud, centre de lutte contre le cancer à Toulouse. Dans le cadre du diagnostic du cancer du sein, les informations récoltées sur la tumeur par les biopuces permettraient d’évaluer le risque de rechute.

 

D’autres matériaux propices au développement des puces à ADN, tels que le plastique et le graphène, sont en lice. Selon certains chercheurs, le graphène conduirait mieux l’électricité que le silicium. Par ailleurs, des travaux menés par des chercheurs de l’Université de Stanford suggèrent que les polymères de nucléotides, contenant notre code génétique, pourraient jouer un rôle dans l’assemblage de transistors au graphène. Ce qui ouvrirait plusieurs brèches pour des implants bioniques. Reste à espérer qu'ils ne soient pas toxiques...