La diélectrophorèse, DEP pour les intimes, est un phénomène dans lequel une force est exercée sur une particule quand elle se trouve dans un champ électrique non uniforme. Toutes les particules sont sensibles à la diélectrophorèse, mais la puissance de la force sentie par la particule dépend de la fréquence du champ électrique appliqué, des caractéristiques électriques de la particule ainsi que de sa forme et de sa taille. Ainsi est-il possible de manipuler avec précision des particules grâce à des champs électriques à une certaine fréquence. Dans certaines conditions les forces diélectriques vont entraîner les particules dans la direction d’intensité croissante du champ électrique (pDEP) ou justement dans la direction opposée (nDEP).

 

La société Silicon Biosystems (Italie) a développé un laboratoire sur une puce (Lab on a Chip ou LOAC) qui met en pratique la diélectrophorèse pour séparer des particules. La puce est dotée d'une microchambre contenant les particules (vivantes ou pas) suspendues dans un liquide. La chambre est confinée entre un couvercle conducteur transparent et une grille de « micropositions » composées chacune d’une électrode, des capteurs et de la logique. Ce dispositif permet ainsi de produire localement des champs électriques pour capturer et déplacer individuellement les particules.

 

La puce offre une capacité de manipulation de particules sans précédent : des centaines de milliers de particules peuvent être capturées et déplacées individuellement. Les particules sont déplacées sans la friction qui est un inconvénient des approches à microfluides. Les capteurs intégrés permettent de réaliser des expériences directement dans la puce, ce qui offre la possibilité de créer des instruments portables et bon marché.

 

Les applications de la puce sont surtout médicales et biologiques et concernent l'isolation de cellules rares ou malades.