Contrairement aux téléphones filaires, dont l’écoute indiscrète est facile puisqu’il suffit de se « piquer » discrètement en un point quelconque de la ligne que l’on souhaite espionner, les téléphones mobiles étaient jusqu’à présent à l’abri des oreilles indiscrètes grâce à un chiffrement des données au moyen d’un algorithme baptisé A5/1.

Rappelons en effet que les conversations véhiculées par un téléphone GSM le sont sous forme numérique, et non analogique comme dans un appareil filaire, et qu’il est donc très facile de ce fait de les crypter comme les SMS dont on fait aujourd’hui un usage immodéré.

L’algorithme A5/1 utilisé pour cela a été mis au point en 1988 et, malgré sa relative simplicité, il est resté inviolé jusqu’à ce jour. En effet, même si diverses attaques ont été rapportées à son sujet ces dernières années, elles étaient toujours du type « à texte en clair connu » pour parler le langage des cryptanalystes, et donc trop particulières pour correspondre à la situation réelle qui est l’interception d’une conversation ou d’un SMS quelconque.

Hélas, un expert en sécurité du nom de Karsten Nohl vient de démontrer, devant un parterre de plus de 600 personnes lors du dernier Chaos Communication Congress, qu’il était en mesure de retrouver la clé de chiffrement de cet algorithme A5/1 et par la même de rendre déchiffrables environ 80 % des communications GSM dans le monde.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ses intentions n’étaient cependant nullement malhonnêtes car elles avaient seulement pour but d’attirer l’attention de la GSM Association sur le fait qu’il serait peut-être temps de durcir cet algorithme.

N’oublions pas en effet que le téléphone mobile est utilisé de plus en plus souvent pour réaliser des transactions financières et qu’une sécurité à toute épreuvei est donc indispensable.

Même si, pour l’instant et sans même parler de décryptage, il reste difficile d’intercepter une communication GSM, ce qu’à d’ailleurs répondu la GSM Association ; la découverte de cet expert a ouvert une brèche dans laquelle pourraient bien s’engouffrer toutes sortes de pirates.