Certaines découvertes ne sortent des laboratoires que pour faire l’objet de communications dans des revues lues par l'élite de la communauté scientifique, et on n'en entend plus parler. C’est bien ce qui a failli arriver au memristor.

Son existence a été révélée dès 1971, mais il a fallu attendre 2008 pour que HP arrive à en fabriquer un, ainsi que nous l’avions d’ailleurs évoqué dans Elektor Hebdo n° 165 (voir le lien ci-dessous). Depuis, le memristor semblait retombé dans les oubliettes de la science.

Si l’on en croit HP, qui s’est allié pour l’occasion au fabricant de mémoires Hynix, il devrait bientôt refaire surface en permettant la réalisation de mémoires aux performances intéressantes s’il en est ; mémoires baptisées pour l’occasion ReRAM pour Resistive RAM.

Le memristor en effet peut être assimilé à une résistance à mémoire. Sa valeur, en terme de résistance, dépend du sens et de l’intensité du courant qui le traverse mais, et c’est peut-être là l’essentiel, le memristor se « rappelle » de cette valeur même lorsqu’il cesse d’être alimenté et ce quelle que soit la durée de cette interruption.

Les mémoires ReRAM seraient ainsi conçues comme des mémoires flash, auxquelles leurs principales caractéristiques les apparentent, mais avec une consommation nettement plus faible et une vitesse de fonctionnement, notamment en écriture, plus élevée.

Aucune date de commercialisation de tels produits n’est encore annoncée mais, contrairement aux communications précédentes sur le memristor, l’alliance HP Hynix traduit une réelle volonté de sortir ce composant du laboratoire pour le faire entrer dans le monde industriel.Patientons.