Le Centre Sismologique Euro Méditerranéen (CSEM) a mis en place depuis quelques années un procédé ingénieux pour localiser rapidement l’épicentre d’un séisme sans aucun appareil de détection sophistiqué. Le récent tremblement de terre dans les Abruzzes a permis d'en confirmer l'efficacité, s’il en était besoin. Vous souriez sans doute à l'idée d'un système de détection des séismes qui ne fait appel à aucun sismographe mais les remplace par l'internet, et pourtant ça marche !
Les premières personnes qui ressentent un séisme, dès les premières minutes de frayeur passées et sous réserve que les infrastructures de connexion soient encore opérationnelles, vont tenter de se connecter à l'internet pour savoir ce qui se passe. Les mots clés « centre sismologique » vont les mener invariablement vers le site du CSEM, équipé d’un logiciel capable de localiser les positions géographiques correspondant aux adresses IP des visiteurs qui sont, en principe, celles qui ont les premières ressenti les effets du séisme.

Dans le cas de l’Aquila par exemple, les connexions au site du CSEM qui sont de l’ordre de 150 par minute, sont montées à plus de 1600 juste après le séisme.

Cet outil, mis en place par le CSEM depuis 2004, a déjà démontré à plusieurs reprises son efficacité et permet de localiser avec une bonne précision l’épicentre d’un séisme en un temps record, compris entre cinq et douze minutes, ce qui est totalement hors de portée des réseaux classiques à base de sismographes.

Pour efficace qu’il soit, ce système n’est pas parfait et donnera des résultats très différents selon que le séisme se produira sous une grande ville ou en rase campagne.

Le CSEM croit pouvoir estimer la gravité d’un séisme en mettant à contribution les internautes, par exemple au moyen d’un questionnaire sur le site, ou même en les invitant à envoyer des photos et des vidéos faites avec leurs téléphones portables.