Il y a trois semaines j'évoquais ici [1] de récents progrès sur les batteries de nature à intéresser les constructeurs automobiles. Juan Benitez, un lecteur attentif que nous remercions, a attiré mon attention sur l'utilisation par la NASA [2] de volants d'inertie pour le stockage d'énergie.

Le concept est plutôt simple et connu depuis des siècles. Un volant d'inertie est un disque animé d'un mouvement rotatif ; l'énergie qu'il stocke est fonction de sa masse et de sa vitesse de rotation. On en trouve par exemple sur les meules à affûter (c'est la pierre qui joue ce rôle), sur les tours de potier ou certains vieux tours à bois. Grâce aux nouveaux matériaux composites ultra-légers et très résistants, aux roulements magnétiques et aux progrès de l'électronique de puissance, il est maintenant possible de construire des systèmes de stockage d'énergie atteignant des vitesses de rotation suffisantes pour rendre ces volants plus performants, à masse égale, que les traditionnelles batteries chimiques.

 

Dans un tel système, c'est un moteur électrique qui permet de convertir l'énergie cinétique en énergie électrique, dans un sens comme dans l'autre. Les quelques chiffres distillés par la NASA ont de quoi mettre l'eau à la bouche : 10 à 20% de rendement en plus, durée de vie 5 à 10 fois plus longue et un temps moyen entre les pannes (MTBF) 25 fois plus grand. Si l'on ajoute à ces chiffres déjà alléchants le fait qu'il n'y a aucun produit chimique dangereux utilisé, on comprend aisément que le système soit déjà breveté.

 

Il n'y a plus qu'à espérer que l'inertie, qui trop souvent nous fait stagner ou reculer en entreprise, nous permette pour une fois d'avancer.