Aujourd’hui les appareils électroniques sont difficiles et coûteux à réparer, d’où l’utilité des fusibles, ces composants qui se sacrifient pour l'équipe quand quelque chose tourne mal. Si nous disposions de fusibles mécaniques qui guérissent tout seuls, nous n’aurions plus à nous soucier de leur remplacement. Des chercheurs de la Vrije Universiteit de Bruxelles ont utilisé, dans un prototype d’actionneur élastique, un polymère obtenu par réaction de Diels-Alder. Ce matériau présente des caractéristiques intéressantes : sa résistance qui peut être ajustée, son aptitude à cicatriser à relativement basse température (entre 70° C et 130° C) et sa solidité qui n’est pas diminuée par le processus de réparation.

Dans ce prototype, la force de rupture moyenne des fusibles mécaniques utilisés au cours des essais variait de 50 à 110 N ; l'écart-type pour les ruptures lors des tests suivants était inférieur à 10 N. Les fusibles rompus ont été démontés et placés dans un four à 120° C pendant 170 min pour être réparés. Si le chauffage pouvait être intégré à des robots par exemple, ces derniers pourraient s’auto-réparer.

Les chercheurs ont également mis au point un actionneur pneumatique souple qui peut se guérir d’incisions, perforations, déformations et surpressions. Après 30 h dans un four à 70° C, l'actionneur est comme neuf ; les blessures antérieures ne laissent aucun point faible. C’est peut-être l’arrivée de robots plus légers, plus simples, plus efficaces, moins chers, toujours sujets à la casse, mais qui se soignent et reprennent leurs activités.