Suite à des actes de vandalisme et des vols de câbles d’alimentation électrique, plusieurs portions de routes périurbaines françaises sont restées dans l’obscurité ces derniers mois. Les réparations n'ont pas été faites, au prétexte que l’éclairage public favoriserait l’augmentation de la vitesse en conduite nocturne et le nombre d’accidents. L’Association Française de l'Eclairage s’interroge. Peut-on, en dehors de tout parti pris, apprécier quantitativement en situation réelle l’influence de l’éclairage public routier sur le comportement et les performances du conducteur ?

La multiplicité des paramètres accidentogènes simultanément en cause et l’évolution des conditions de conduite à chaque instant, ne permettent pas d’évaluer en site réel l’influence particulière de chacun d’entre eux au travers de relevés statistiques. Ceux-ci ne peuvent être significatifs puisqu’ils ne concernent chaque fois qu’un très faible nombre d’accidents sur des distances très limitées.

 

Des tests en série ont été réalisés durant 4 ans sur simulateur de conduite. Ils ont été élaborés et analysés par les services du Centre de physiologie appliquée dirigé par le Docteur Muzet. Les résultats ont été ensuite comparés aux tests d’analyse du comportement du conducteur (hypovigilance et micro-sommeils) réalisés sous la conduite du Professeur Koblentz, ancien Chef du laboratoire d’anthropologie de Paris à la demande de SAPRR (société des autoroutes Paris – Rhin – Rhône).

De l’analyse de ces travaux, l’AFE a pu dégager un certain nombre de conclusions qui précisent l’apport de l’éclairage public à la sécurité routière et à la qualité de vie des usagers (analyse des vitesses pratiquées dans les trois groupes d’âge testés, comportement d’anticipation, optimisation des trajectoires, compensation des défaillances visuelles dues à l’âge des conducteurs, réduction des éblouissements, meilleure appréciation des distances, visibilité permanente supérieure à la distance d’arrêt des véhicules à toutes les vitesses pratiquées).

Ces conclusions sont révélées dans une publication téléchargeable sur le site de l’AFE (lien ci-dessous).

Votre opinion d'automobiliste ou d'usager nocturne de la voie publique nous intéresse. Nous la publierons ici.

 

VOS RÉACTIONS

 

Il me semble évident que l'éclairage des routes permet une meilleure anticipation, la portée des phares étant relativement réduite par rapport aux distances parcourues pendant le temps de réaction.

Autre difficulté de nuit : le phénomène d'éblouissement par les phares des véhicules venant d'en face, qui est fortement diminué par un éclairage ambiant. (Je me demande parfois si certains véhicules sont vraiment dotés de feux "de croisements" ... ou si leur conducteur en connait l'usage !)

Pourtant, je serai prêt à me passer des éclairages publics : la consommation énergétique de ces millions de kW utilisés pour une partie mineure de la population est-elle bien raisonnable ?

Bien entendu, je devrai réduire un peu ma vitesse, mais que représentent 5 minutes sur un trajet de 50 km ? C'est l'écart entre les faire à 100 km/h ou 85 km/h. Musicien amateur, je rentre parfois vers 3 ou 4h du matin après les animations. Je profite alors d'un moment privlégié :

seul sur les routes, dans un calme hors de temps. Autant en profiter et rouler tranquillement !

Note : on parle de actuellement de 4000 morts par an sur les routes, mais ce nombre est bien inférieur au nombre de morts par tabagie (env. 60000), voire peut-être même aux décès causés par le virus de la grippe cet hiver. Ne serait-il pas temps de relativiser ? La sécurité routière n'est-elle pas entrain de devenir un lobby à forts potentiels commerciaux ?

Pascal Peyremorte

 

D'accord pour les économies mais par contre entretenons correctement la voirie et sa signalisation.

Beaucoup de routes ne sont plus ou mal balisées sur les bas-côtés. Quand le marquage au sol de ces bas-côtés n'est plus repeint que tous les 5 ans (?) alors qu'à la sortie de l'hiver ces marques deviennent quasi-invisibles.

Je pense donc qu'il s'agit encore du 'toujours moins' ,moins de frais d'éclairage, moins d'entretien des routes?  ...

Je vois fleurir près de chez moi deux types de panneaux avertisseurs de danger : 'Absence d'éclairage' et 'trous en formation' , l'étape suivante sera-t'elle 'route non entretenue dangereuse'

Jean-Jacques N, Nord Essone

 

L'éclairage public, c'est une honte : On va bientôt éclairer les champs sous prétexte, comme d'habitude, qu'il faut consommer et consommer encore, en pure perte bien entendu ...

Et la POLLUTION lumineuse, vous en faites quoi ?

Il n'y a plus moyen d'observer les étoiles nulle part maintenant ...
Frédéric C.

 

A l'heure ou l'on nous demande d'utiliser des ampoules à économie d'énergie n'est-il pas irrationnel d'éclairer les routes la nuit ...
Francis P.

Il y a la théorie qu'un éclairage routier est «sécuritaire» selon l'industrie du lampadaire... et la pratique que le non éclairage est réellement «sécuritaire».

Pour preuve, l'extinction de 750 kilomètres d'autoroutes en Wallonie entre 0h30 et 5h30 depuis avril 2007 et baisse du nombre d'accidents suite à cette action (info du MET Ministère Équipement et Transports Belge) les automobilistes roulent moins vite tout simplement. Au passage, 1,75M€  d'économie sur la facture d'énergie et des milliers de tonnes de CO2 d'économisés également... .

Idem pour l'A 16, où là, c'est 75 kilomètres totalement coupés avec également baisse du nombre d'accidents et 700000€ d'économisés pour la collectivité. Encore le cas de l'A 15... etc

Des chiffres sans appel.

Donc, oui, moins d'éclairage public = moins d'accidents, mais également moins d'impacts sur l'environnement et sur la pression fiscale.

 

Puisque l'on parle de sécurité des utilisateurs de la route, un axe à développer sérieusement pour guider les automobiles (qui ont leur propre éclairage embarqué) et à moindre frais = utilisation de l'éclairage passif (catadioptres et autres systèmes réfléchissants). Pas de consommation d'énergie, maintenance nulle, pas d'impacts env