Le temps de charge de leur batterie est sans aucun doute l'inconvénient majeur que partagent téléphones mobiles, ordinateurs portables et voitures électriques. Qui ne rêve de recharger son téléphone en une demi-minute ? Grâce aux molécules artificielles, ce rêve pourrait devenir réalité, plus précisément grâce à la création de « nanopoints », des molécules peptidiques bio-organiques. Il s’agit de molécules comprenant au moins deux résidus d'acides aminés reliés par la liaison entre le groupe amine (NH2) d'un acide aminé et le groupe acide carboxylique (COOH) d'un autre acide aminé, formée par élimination d'une molécule d'eau (H2O). Ces nanopoints modifient les réactions d’une batterie pour permettre (un peu comme une éponge très dense qui ne fuirait pas) l'absorption rapide et surtout la conservation de l’électricité.

Le prototype est actuellement bien trop encombrant pour un téléphone mobile. Mais ce problème pourrait être résolu d’ici 2016, date annoncée par StoreDot, la société à l’origine du projet, à laquelle elle sera en mesure de commercialiser une batterie à même d’absorber l’énergie nécessaire à un téléphone tactile pour une journée en seulement 30 s. La batterie devrait supporter 1 500 cycles de chargement, soit une durée de vie d’environ trois ans. Cette innovation tomberait à pic à l’heure où le nombre d'utilisateurs de téléphones tactiles devrait bientôt dépasser les 2 milliards.

StoreDot espère utiliser la même technologie pour mettre au point une batterie de voiture qui se rechargerait en deux ou trois minutes, quand les modèles actuels demandent toute une nuit de patience. Les nanopoints sont-ils de nature à changer la donne dans l’industrie de certains produits de consommation de masse ? Pour l’instant, le surcoût est un handicap probablement rédhibitoire.