En 1965, Gordon Moore, ingénieur chez Fairchild et futur co-fondateur d’Intel, énonçait un postulat que d’aucuns allaient très vite transformer en loi, selon lequel la complexité des circuits intégrés doublerait tous les deux ans à coût constant.

En 1975, il réévaluait cette « prédiction » en précisant cette fois-ci que le nombre de transistors dans un microprocesseur doublerait tous les deux ans.

Entre 1971 et 2001, force est de constater que ces deux postulats, universellement baptisés loi de Moore, sont avérés. Cependant les lois de la physique sont inflexibles et cette progression exponentielle du nombre de transistors par puce commence à marquer le pas, puisque l’on bute sur des limites physiques, de taille de transistors notamment.

Les récents travaux de chercheurs de l’université de Yale aux Etats-Unis et du Gwangju Institute of Science and Technology de Corée du Sud donnent une nouvelle jeunesse à la loi de Moore, grâce à un transistor de taille moléculaire.

Nous sommes encore assez loin du bon vieux 2N3819 puisque le nouveau transistor ne fonctionne encore qu’au voisinage du zéro absolu et que le composant en question, assimilable à un transistor à effet de champ, fonctionne plutôt en mode de commutation qu’en mode linéaire. Peu importe d'ailleurs si c'est pour des microprocesseurs, composants binaires s’il en est !

Utilisant une molécule de benzène « coincée » entre deux contacts en or, ce transistor moléculaire reste bien entendu encore au stade du laboratoire et aucune date d’industrialisation ne peut être avancée pour le moment mais, dans ce domaine, tout peut aller très vite. N’oubliez pas en effet que le premier microprocesseur, le 4004 d’Intel, date seulement de 1971 et ne comportait qu’un peu plus de 2000 transistors, et voyez où nous en sommes aujourd’hui …