Le principe de ces haut-parleurs FFL (pour Flat, Flexible Loudspeaker) est grosso modo celui des HP électrostatiques. Contrairement à ce qui arrive avec les haut-parleurs dynamiques conventionnels, il n'y a pas de champ magnétique en jeu. Deux membranes, dont l'une est maillée, sont recouvertes d'un matériau conducteur et prennent en sandwich une couche isolante élastique de seulement 0,25 mm. Le champ électrique engendré par le signal audio appliqué à ces membranes fait varier l'épaisseur de la couche isolante, d'où il résulte que les deux membranes émettent le signal sonore de part et d'autre du sandwich.

Celui-ci se comporte comme un résonateur à piston. La membrane résonne en phase et constitue une source plane. Le front d'ondes émis par la surface vibrante est cohérent en phase et donne naissance à une onde plane dont la directivité est très marquée, ce qui se traduit par une image sonore très précise.

Contrairement aux électrostats, il n'y a pas ici de membrane à tendre sur un cadre, puisque l'agencement en sandwich maintient l'écart moyen des membranes, ce qui pemet dès lors d'imaginer toutes les formes possibiles pour le haut-parleur, au nombre desquelles le cylindre pour une diffusion omnidirectionnelle. La souplesse de la membrane incite à imaginer les formes et les configurations les plus osées.

D'après ses inventeurs, il semblerait que le coût de fabrication du matériau et sa simplicité permettent d'envisager à terme une production bon marché. Les domaines d'application possibles évoqués sont nombreux et variés. La taille des membranes obtenues à l'heure actuelle varie entre les formats A5 et A3. Des essais sont en cours pour l'incorporation de ce matériau dans le revêtement des parois de locaux divers ou même d'habitacles de voiture.

Des haut-parleurs construits selon ce principe devraient être commercialisés encore cette année. Warwick Audio Technologies, jeune pousse de l'université de Warwick en Grande-Bretagne, va en effet fabriquer sur ce pricnipe des haut-parleurs plans pour espaces publics, plus directifs que ce que permettent d'obtenir les techniques conventionnelles. Son patron, Steve Couchman, va jusqu'à envisager que ses FFL puissent un jour remplacer tous les haut-parleurs, aussi bien à la maison qu'en auto, en train ou en avion, ou dans la sonorisation des lieux publics (terminaux, gares etc). Et devant ce bel avenir, il se plaît à rappeler que les premiers essais avaient été menés avec des feuilles d'aluminium de ménage, isolées l'une de l'autre par une modeste feuille de papier de cuisson au four, sortie du même tiroir de cuisine.