D'après une étude récente effectuée en Stéréotypie :

78,9 % des femmes pensent qu'être ingénieur c'est très bien, surtout si c'est son mari qui l'est.

98,5 % se sont plaintes de la longueur du fil de leur fer à friser, mais jamais de celle d'un fer à souder.

97,5 % estiment que si elles n'ont jamais eu affaire à un microcontrôleur, c'est parce qu'elles ne prennent pas souvent le train et ne fantasment pas sur les nains.

Clichés ou préjugés machistes, reste que la réalité professionnelle est sexuée. Les dernières statistiques, sérieuses celles-ci, montrent d'ailleurs que le pourcentage de femmes françaises ingénieures est inférieur à 20 %, le chiffre étant de 11 % pour les États-Unis.

Persuadées qu'il s'agit plus d'une question d'acquis que d'inné, que les expériences de l'enfance peuvent s'opposer à la loi de la gravitation sociale et mettre de nombreuses femmes sur orbites scientifiques et techniques, trois étudiantes américaines ont créé une maison de poupées à monter soi-même. Roominate, c'est son nom, a été pensée pour inspirer et développer dans la joie et l'inévitable rose bonbon le sens technique des fillettes : murs à assembler, déco à installer, et même installation électrique à monter, l'ajout d'accessoires à assembler en série ou en parallèle étant prévu pour la prochaine version.

Si vous doutez, comme le clament ces trois étudiantes, que « Toutes les fillettes sont artistes, ingénieures, architectes et visionnaires », vous pouvez pré-commander ce jouet pour le tester sur la vôtre.

N'oubliez pas d'ici une quinzaine d'années de lui demander de nous envoyer un mail pour qu'elle nous raconte ses études. Si elle se téléporte jusqu'à nous, vous ne regretterez pas votre investissement.
Lectrice, envoyez-nous votre témoignage d'électronicienne, nous le publierons ici.

 

*** VOS RÉACTIONS ***

Reçu le 15 juin de Alyzée R.

Vous voulez des femmes électroniciennes, vous en avez une !


Les stéréotypes de "la fille a des Barbies, le garçon des voitures" sont évidemment pour beaucoup dans cette absence des femmes dans l'électronique (et par extension, l'informatique et la mécanique). Pour ma part, j'ai eu les deux : une quinzaine de Barbies (dont une partie momifiée avec du scotch de masquage (j'aimais beaucoup l'Egypte Ancienne!) qui avaient leur petit parc automobile composé de décapotables, de camping cars et même d'un avion ! Mais le jouet ultime, c'est quand même le tapis "ville" sur lequel je pourrais encore, à vingt ans, m'amuser comme une folle avec des répliques miniatures de la Chevrolet Camaro - j'ai nommé, le V8 de mes rêves.

 

Ce choix a été comme une évidence : toute petite, je jouais à Duke Nukem dont le machisme m'a toujours fait marrer. Je suis aussi une inconditionnelle de Tomb Raider, forcément, et aujourd'hui encore j'ai un super niveau dans Skyrim, jeu vidéo que l'on ne présente plus. Pourtant, je rêve aussi de marcher dans des Louboutins un jour, et j'entretiens très précieusement ma féminité - sans pour autant en jouer (enfin.. pas trop!!).

 

J'ai fait un BTS Systèmes Electroniques au cours duquel il a fallu que je me "transforme en homme" sur le plan du langage et des blagues vaseuses, histoire de survivre, puisque j'étais la seule fille dans un groupe de mecs pas bien fins. L'objectif pour moi était d'arriver en école d'ingénieurs, par l'apprentissage, sans passer par la case "prépa". Avec un super dossier, j'ai intégré une grande école bordelaise, où j'ai pu me débarasser de cette enveloppe de rugbyman - et mon Homme, ingé en électronique aussi, s'en réjouit !

 

Plus petite, je voulais faire architecte d'intérieur, et à New-York en plus (sinon, ce n'est pas drôle). Mes parents m'ont toujours dit qu'avec autant d'appelés et si peu d'élus, mieux valait tenter l'ingéniérie. En plus ça rapporte, paraît-il... Un peu vénale sur les bords, je n'ai donc pas hésité longtemps. Et puis, marier mon goût pour l'électronique et l'informatique avec un diplôme valorisant me semblait une bonne option.

 

Et pour l'instant, ce que je préfère dans ce boulot, c'est mettre les mains dans le cambouis : comprendre le fonctionnement d'une machine, se plonger dans le code électronique qui la régit et voir immédiatement les impacts de mes actes. Et pourtant, paradoxalement, j'ai une sainte horreur des schémas électroniques. Les calculs de courants et de tensions sont mes bêtes noires et jusqu'à présent, j'ai réussi à passer entre les gouttes alors que j'ai beaucoup de mal à appliquer la loi d'Ohm ! La programmation en C ou la description en VHDL, ça, d'accord. Sur le court terme, j'aimerais cependant m'éloigner un peu de tout ça pour m'intéresser au management d'équipe, à la gestion de projets, et pourquoi pas aux méthodes de Lean Manufacturing. Réfléchir à "comment améliorer les choses ?" tout en ayant une connaissance globale de l'électronique, de l'informatique et de la mécanique.

 

Bref, que du paradoxe : mais c'est chiant, une fille, vous le saviez. Et pourtant, les femmes ingénieurs sont aussi douées que leurs homologues masculins - pas plus ! Juste autant, mais différemment. Et ne venez pas me chercher avec les idées de "oui mais les femmes ne sont pas carriéristes, elles font des gosses et ça nous fout 6 mois d'arrêt maternité derrirère, alors des ingénieures !" parce que je vais vraiment devenir très très énervée. Moi, si un jour j'ai des filles, je leur expliquerai toute la poésie qui se dégage de la calandre d'une Chevrolet Camaro, ou les merveilles qu'on peut faire avec un FPGA. Et si elles n'y sont pas sensibles, ben elles auront des poupées, et feront de leur vie ce qui leur plaît.

 

Alyzée R.

Ingénieur R&D - Systèmes
électroniques embarquées 

 

Reçu le 15 juin de Massiva Z.

Je suis une femme est je suis ingénieur (ou bientôt) ingénieure en Electronique. Je n'ai jamais envisagé d'autres études que celles d'ingénieur. Cependant j'ai longtemps hésité entre la mécanique, la chimie ou l’Électronique.

J'ai toujours adoré le bricolage, à la maison c'est toujours moi qui place les tringles pour rideau, les prises électriques les lustres, les téléphones et les câbles réseaux, je perce, je monte, je visse, je démonte pleins de choses et j'ai même récemment aidé à couler la chape pour mettre du carrelage dans la remise. J'ai ma propre boîte à outils avec un fer a souder, un multimètre et des tonnes de composants dont des microcontrôleurs et je fabrique souvent des choses que je trouve dans les revues d'électronique. Et au lieu de monter des maisons de poupée, j'ai plutôt eu tendance à démonter les avions et voitures télécommandés. Et ça ne m'empêche pas d'avoir plein d