© NASA – Mars et ça repart !
Je n’aime pas l’actualité : à peine éclose, elle fane, ce qui est dommage si le sujet est intéressant. Je pourrais donc tout aussi bien dire que j‘aime l’actualité, puisque quand elle est inintéressante, le temps perdu est court.
Ce qui déterminant, c'est le temps à attendre avant qu’apparaisse l’intérêt d’un sujet, ou son inintérêt.
Au début de ce mois, pour suivre l’actualité comme il sied à ma fonction, j’ai longuement écouté sur recode.net (> 1h chacun !) deux des ténors de la modernité, MM. Musk et Bezos. J’ai tenu le coup jusqu’au bout, pas parce que c’était intéressant, mais par crainte de rater quelque chose qui pourrait l’être. Oh, si seulement par miracle une pensée échappée de leur bavardage fécondait mon esprit en mal d’idées géniales !
Il ne s’est rien passé, hélas.
Ai-je donc perdu l'équivalent de près de 3 h de sommeil ? Peut-être pas…

Musk et Bezos prédisent à l’humanité un avenir exotique au sens étymologique du mot, c’est-à-dire extérieur à notre planète. L’un sur Mars où il se verrait bien finir ses jours, l’autre dans l’espace où il entend transférer l’industrie lourde pour que la Terre reste vivable. Délirant, n’est-ce pas ?

La tentation est forte de se détourner en haussant les épaules, comme on fait souvent devant ce qui est nouveau, inconnu, étranger. Or, cette réaction, vieille comme le monde, c'est de la néophobie, un instinct proche de la xénophobie. Pas mon genre.
Je me suis donc ravisé : avant de ricaner de l’idée d’aller sur Mars, ou de celle de satelliser l'industrie lourde, je propose d’attendre. Assez longtemps pour que ces projets aient au moins perdu leur caractère de nouveauté. Entretemps ils auront peut-être même fait la preuve de leur génialité.