L'enquête est parfois brumeuse. Les agents de la Crim' ont beau se retrouver sur des scènes parsemées d’empreintes digitales, ils ne réussissent pas toujours à en relever de qualité suffisante pour permettre des rapprochements convaincants. Des chercheurs de l’université de Leicester sont cependant prêts à leur donner un coup de pouce. Ils viennent en effet de développer une technique qui rendra de nombreuses empreintes récalcitrantes, susceptibles d’en dire plus que jusqu’alors elles ne le faisaient.

Ce sont la sueur et les huiles que nos corps sécrètent qui constituent les résidus marquant les contours de nos empreintes. Intérêt de telles marques pour les enquêteurs : il n’y a qu’une chance sur 64 milliards pour que deux individus possèdent les mêmes empreintes.

La technique majoritairement à l’œuvre consiste à saupoudrer les surfaces à l’aide d’un pinceau, puis d’y appliquer un mince film pour relever les empreintes. Cette technique, utilisée depuis le début du 20e siècle, pose un problème : souvent endommagés, 10 % des relevés seulement sont utilisables.

Les chercheurs de l’université de Leicester proposent un nouveau film composé de polymères électroactifs. Un courant électrique, qui ne circule qu’entre les résidus manifestant nos empreintes, est utilisé pour déposer ce film. Avantage de ce dernier, il est électrochrome, change donc de couleur en fonction de l’intensité délivrée, et fluorescent. Ceci permet d’augmenter les contrastes avec la surface sous-jacente. Ce que les enquêteurs obtiennent alors, c’est une image en négatif extrêmement précise, à une échelle nanométrique : peu de résidus sont donc nécessaires pour la réaliser.

Cette technique ajoutée à l’automatisation de la reconnaissance des empreintes, risque de couter cher à celuui qui aurait eu la mauvaise idée d'avoir laisser trainer ses petits doigts sur le lieu d’un crime.