Aujourd’hui, les imprimantes 3D permettent aussi bien de fabriquer des figurines Mickey Mouse, qu'une dentition complète pour la chirurgie réparatrice ou de la quincaillerie pour la station spatiale internationale. Bien que l'on soit encore loin des salles blanches d’Intel, les géants de l’e-commerce tel qu’Amazon, e-Bay ou Walmart y voient une belle aubaine pour réduire leurs charges de distribution à grande échelle.

Une société basée à Houston, du nom de KraftWurx, a été la première à se lancer dans la « redistribution tridimensionnelle » en proposant des points de livraison où les consommateurs impriment des fichiers CAO (c.-à-d. Conçu par Assistance de l’Ordinateur) préalablement récoltés sur la toile auprès de designers 3D. Après KraftWurx, Jeff Bezos (PDG d’Amazon) fait savoir qu’il est tenté par une longue chaîne de point d’impression 3D destinée à réduire le temps de livraison des produits Amazon. Mais le rêve a ses limites, car on n’imagine pas que toute la gymnastique qui accompagne la fabrication des circuits intégrés puisse facilement s’adapter à ce genre d’imprimantes.

Néanmoins, la protection des droits d’auteur commence à se consolider puisque Authentise (une start-up californienne spécialisée dans la propriété intellectuelle des produits informatiques) vient de lancer un logiciel permettant d’envoyer un design 3D pour une reproduction unique. Vous l’avez bien saisi, la mise en marche d’une chaîne de redistribution 3D à grande échelle bat son plein.

Si les profanes s’y intéressent depuis peu, la technologie additive à l’origine de l’impression 3D a été brevetée en 1993 au profit d’Emmanuel Sachs et Michaël Cima (tous deux professeurs au Massassuchetts Institute of Technology). La photocopieuse tridimensionnelle de « Tintin et le lacs aux requins » laisse donc penser que l’idée originelle remonterait au professeur Tournesol vers les années 70. On ne sait donc toujours pas si la fondation Hergé devrait réclamer des droits d’auteur.